« Nous allons entrer à Brest avec le (voilier français) Belem et d’autres bateaux (…) Je ne sais pas si la police va m’arrêter ou pas, mais je vais essayer », a dit à l’AFP M. Martus, capitaine de ce trois-mâts de 34 mètres de long, réplique exacte d’une frégate du tsar Pierre Le Grand.
Le navire, dont le pavillon russe fait polémique depuis des mois, avait dû en changer au printemps pour celui des Îles Cook, à la demande des autorités françaises.
Dimanche soir, la préfecture du Finistère avait annoncé que le navire était interdit d’accès au port de Brest, en application des sanctions européennes contre la Russie, étendues depuis le 24 juin aux « navires répliques historiques ».
Le Shtandart, qui a quitté le port de La Rochelle jeudi soir, devait participer aux Fêtes maritimes de Brest, l’un des plus grands rassemblements maritimes au monde qui se déroule du 12 au 17 juillet.
M. Martus a indiqué qu’il considérait que l’arrêté du préfet n’était « pas fait de manière légale », et qu’il avait demandé à son avocat de contester cet arrêté en justice. « Je ne sais pas combien de temps il va falloir pour que la justice annonce son jugement, mais je suis sûr que j’ai le droit de naviguer en France », a-t-il ajouté, sans vouloir donner plus de précision sur les détails de l’action en justice.
Selon M. Martus, le Shtandart naviguait mardi matin non loin du goulet de Brest. Son capitaine prévoyait de rejoindre le port breton dans la journée de mercredi.
« On ne va pas gâcher le festival si un autre bateau historique arrive. Je ne vois pas de menace pour la sécurité publique du fait de l’arrivée du Shtandart », a-t-il estimé, affirmant avoir reçu « beaucoup de soutiens » de la part des capitaines des autres grands voiliers attendus à Brest.
Du côté des opposants à l’arrivée du navire, le collectif « No Shtandart In Europe » a appelé à un rassemblement mardi à 15H00 devant la mairie de Brest « pour demander l’application effective de l’arrêté préfectoral ».