Mayotte est officiellement toujours en confinement et est le seul département avec la Guyane à être classé en zone orange.
Communication mal adaptée à la population mahoraise, insuffisance des tests et des équipements de protection individuelle pour les professionnels de santé, manque de suivi des malades touchés par le coronavirus sont les principaux griefs faits par l’Union régionale des associations agréées d’usagers du système de santé (URASS) à l’ARS de Mayotte dans un courrier du 11 juin adressé à sa directrice Dominique Voynet.
Dimanche, l’ARS a fait état de 2.298 personnes contaminées, 1.790 patients guéris, 45 hospitalisés dont 13 en réanimation, et 29 décès.
Les associations agréées d’usagers du système de santé demandent notamment un testing à grande échelle. « En métropole, ils ont tellement de tests qu’ils ne savent pas où les stocker. La Guyane et ses élus se sont mobilisés pour les avoir, ils ont multiplié le nombre de contaminés par 6. On est bien conscient que si on ne dépiste pas, on n’a pas le même nombre de cas », explique Joëlle Rastami, membre de l’URASS.
Les associations demandent aussi « une campagne grand public »pour « inciter la population à se faire dépister, avec une communication vers le grand public réalisée avec des anthropologues connaissant les habitudes des Mahorais face aux maladies, ajoute l’Union régionale.
Elles s’inquiètent aussi de l’arrivée prochaine de la saison des grands mariages traditionnels mahorais (« Manzaraka »), pour lesquels elles demandent un « protocole particulier ».
Les associations réclament enfin « un suivi des patients qui ont été diagnostiqués positifs, y compris ceux qui ont été évacués à La Réunion. Il doit y avoir une préparation à l’après-épidémie et ses conséquences. C’est l’ARS qui doit être le chef d’orchestre de cette organisation-là », estime Joëlle Rastami.