Depuis 1979, les scientifiques disposent de mesures très précises des étendues des banquises des pôles nord et sud grâce à des satellites. La banquise est la glace qui flotte sur l’océan; sa fonte ne fait donc pas monter le niveau de la mer, mais elle contribue indirectement au réchauffement climatique, car l’océan découvert absorbe plus de chaleur.
Le cycle normal de la banquise, en Arctique comme en Antarctique, est qu’elle fond l’été et se reforme l’hiver. A long terme, la fonte est rapide au Groenland et dans l’Arctique, mais à l’inverse, dans l’Antarctique, la tendance était modestement à la hausse, malgré des variations annuelles et régionales importantes, sans qu’on comprenne exactement le phénomène.
La banquise antarctique ne s’était reformée en juillet, qui est l’hiver dans l’hémisphère sud, que sur 15,3 millions de kilomètres carrés en moyenne, soit 1,1 million de km2 de moins (-7%) que la moyenne pour ce mois entre 1991 et 2020, ont constaté les scientifiques de Copernicus (C3S).
A la fin de l’été austral, en février, la banquise avait rétréci à son plus bas historique, affolant les scientifiques. Elle était 30% plus petite que la moyenne sur trois décennies entre 1981 et 2010. Depuis février, elle était restée inférieure aux moyennes de saison, selon le C3S. Et en juin déjà, elle avait atteint son plus bas historique pour le mois.
Dans l’Arctique, la superficie de la banquise était inférieure de 4% à la moyenne en juillet, selon Copernicus, soit la 12e plus faible étendue jamais enregistrée en juillet.
Illustrant la compréhension imparfaite du phénomène de réchauffement en Antarctique, Copernicus rappelle que la banquise y était à l’inverse supérieure à la moyenne il y a un an, en juillet 2021.
2022 est une année de records climatiques dans le monde. Le mois de juillet a été l’un des trois plus chauds jamais enregistrés dans le monde, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence spécialisée de l’ONU basée à Genève.