Il s’agit d’une « collecte superficielle » d’objets visant à « mieux comprendre les comportements que les matériaux pourraient avoir une fois exposés à l’oxygène », a déclaré Alhena Caicedo, directrice de l’Institut colombien d’anthropologie et d’histoire (ICANH).
Le San José, l’un des plus grands galions de l’armada espagnole, a été coulé par la flotte britannique en 1708 près des îles du Rosaire, au large de Carthagène des Indes, dans le nord-ouest de la Colombie.
En pleine guerre de succession en Espagne (1701-1712), le navire acheminait de l’or, de l’argent et des pierres précieuses depuis les colonies espagnoles en Amérique jusqu’à la cour du roi Philippe V.
Son emplacement exact est tenu secret, afin de le protéger des pilleurs de trésors.
À l’aide de robots télécommandés et d’équipements d’enregistrement de haute technologie, les scientifiques ont atteint l’épave située à près de mille mètres de profondeur afin d’observer les recoins du navire et l’état des vestiges.
Les chercheurs ont également extrait des échantillons des sédiments accumulés au fil des ans dans le galion.
Les matériaux seront analysés pour « mieux comprendre les causes du naufrage » et tester des hypothèses sur les routes de l’extraction des ressources, la fabrication et le commerce de cette époque, a ajouté Mme Caicedo.
Depuis sa découverte par des chercheurs et des membres de la force navale colombienne, le galion a fait l’objet de litiges en raison de la grande valeur des objets à bord, chiffrée à plusieurs milliards de dollars.
L’Espagne en a revendiqué la propriété sur la base d’une convention de l’Unesco dont la Colombie ne fait pas partie, et des indigènes boliviens ont affirmé que les richesses du navire avaient été prélevées sur leurs terres.
Le gouvernement du président de gauche Gustavo Petro, au pouvoir en Colombie depuis 2022, dit vouloir récupérer l’épave avec des ressources nationales pour contribuer à la science et à la culture, en dehors des controverses sur le partage des richesses.




