La Dombes, territoire constellé de 1.000 étangs et lieu de passage prisé des oiseaux migrateurs, était en train de mourir à petit feu. Le nombre de pisciculteurs était en chute libre. Or sans eux, les plans d’eau ne sont pas entretenus et c’est tout un patrimoine naturel qui était menacé.
Le Conseil départemental de l’Ain a donc lancé il y a un an et demi un plan de relance de la filière sur trois ans, lui octroyant un million d’euros d’aides par an. « Ces fonds ont permis l’embauche de coordinateurs, d’investir. En un an, les pisciculteurs ont déjà réussi à augmenter leurs rendements de 20% », détaille Sylvain Bernard, conseiller piscicole à la Chambre d’agriculture de l’Ain.
Avec une production de 1.000 tonnes en 2014, la Dombes est donc la première région productrice de poissons d’étangs, devant la Lorraine et la Brenne (Indre).
Et comme le nombre d’amateurs de pêche diminue, les pisciculteurs tentent de créer de nouveaux débouchés à leur production. Leur pari: remettre au goût du jour des poissons qui ont la mauvaise réputation d’avoir un goût de vase.
« On s’est mis à transformer la carpe, pour la faire redécouvrir aux gastronomes. On fait par exemple de la goujonnette, des filets de carpe coupés en lanière et passés à la friteuse », explique Sylvain Bernard.
Rillettes, mousses, soupes, quenelles, poissons fumés, ils essayent tout avec leurs carpes, brochets, sandres, tanches et autres perches.
Seulement voilà, la sécheresse qui frappe la région cette année pourrait bien les couper dans leur élan avec une mortalité importante redoutée lors de la pêche cette automne. D’autant que les poissons les plus rémunérateurs comme le sandre sont les plus sensibles à la chaleur.