Mandatée en 2021, cette commission a récolté de nombreux témoignages auprès de quelque 400 indigènes sami et une douzaine d’experts pour mettre en lumière les discriminations et violations de droits humains perpétrées par le gouvernement finlandais dont la politique d’assimilation a également été passée au crible.
Jusqu’à la fin du XXe siècle, les enfants sami étaient séparés de leur famille et placés dans des pensionnats, où il leur était interdit de parler leur langue et de pratiquer leur culture ainsi que leurs modes de vie traditionnels.
La Finlande n’a pas encore officiellement présenté ses excuses auprès de ce peuple.
« Il est clair, pour moi, qu’il faut présenter des excuses », a déclaré le Premier ministre Petteri Orpo après la cérémonie de remise du rapport.
Seul peuple autochtone d’Europe, les près de 100.000 Sami sont aujourd’hui dispersés sur une terre ancestrale comprenant la Finlande – où ils sont 10.000-, la Norvège, la Suède et l’intérieur de la péninsule russe de Kola.
Leur culture et leur langue sont enracinées dans les moyens de subsistance traditionnels: l’élevage de rennes, la pêche, la cueillette et l’artisanat.
La politique d’assimilation finlandaise n’a jamais été inscrite dans la loi comme en Norvège ou en Finlande, mais « le résultat final a été le même », assure la présidente de la commission, Hannele Pokka.
L’Etat doit « assumer la responsabilité des injustices historiques » et reconnaître que le pays a été « fondé sur les terres de deux peuples, les Sami et les Finlandais », écrit la commission dans son rapport, élaboré pendant quatre ans.
Aujourd’hui, ce peuple est confronté aux difficultés liées au changement climatique et à l’appétit grandissant des Etats pour l’utilisation des terres et des ressources dont regorge la région arctique.
Soixante-huit mesures ont été proposées par la commission afin de garantir au peuple sami « un avenir meilleur ».
Parmi elles, la ratification par la Finlande de la Convention de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative aux peuples indigènes et tribaux, l’adoption d’une législation encadrant l’élevage des rennes par les Sami et la création d’une unité de coordination des affaires sami au sein du cabinet du Premier ministre.
Ces dernières années, des commissions vérité et réconciliation à travers le monde ont mis au jour des violations et des discriminations des peuples autochtones en Australie, au Canada et dans les autres pays nordiques.




