« Le mouvement est toujours bien ancré chez les marins, avec 70% de grévistes. Sans réponse du gouvernement, il n’y a aucune raison de s’arrêter. Chaque jour qui passe montre le visage de ce gouvernement, qui nous prend pour des imbéciles », a indiqué à l’AFP Frédéric Alpozzo, représentant de la CGT marins, à l’issue de l’assemblée générale tenue sur l’un des bateaux de la compagnie.
La CGT a par ailleurs distribué des tracts dénonçant les « engagements » non tenus du gouvernement « dit de gauche » à la sortie de l’autoroute Est de Marseille.
« Du côté du gouvernement, c’est silence radio. C’est inacceptable et cela traduit la volonté d’un scénario de pourrissement », a ajouté de son côté le délégué CFE-CGC des officiers, Pierre Maupoint de Vandeul.
La direction de la compagnie fait état d’un taux de grévistes de 49,5% chez les navigants, toutes catégories confondues, et de 20,8% chez les sédentaires.
Les liaisons avec le Maghreb et la Corse demeurent ainsi interrompues par ce troisième mouvement depuis le début de l’année.
Les organisations syndicales dénoncent notamment un « revirement de l’Etat » sur le plan industriel de relance mis en place depuis 18 mois.
Ce plan, longtemps soutenu par le gouvernement, prévoit un pacte social qui a bien été enclenché, avec 500 suppressions de postes (sur 2.600) et une augmentation du temps de travail. La contrepartie industrielle, la commande de quatre navires plus performants, a en revanche été arrêtée net lors de nomination d’Olivier Diehl à la tête de la compagnie, un dirigeant choisi par Transdev, actionnaire principal et l’Etat. Une décision justifiée par l’état des finances de la compagnie et la lourde sanction de l’Union européenne, qui demande à la compagnie de rembourser 440 millions d’euros d’aides publiques jugées illégales.