« Nous disons à toutes les parties, en Russie et en Ukraine: laissez les infrastructures énergétiques en dehors de cette guerre, car cela a un impact fort sur le quotidien des populations », a répété le ministre turc de l’Énergie Alparslan Bayraktar à plusieurs journalistes, dont une correspondante de l’AFP.
Citant les attaques russes et ukrainiennes contre les infrastructures du camp ennemi, le ministre turc a jugé nécessaire de « maintenir les flux énergétiques ininterrompus en mer Noire, dans nos détroits, ainsi que dans les pipelines », avertissant que toute perturbation aurait des répercussions sur les marchés mondiaux.
L’Ukraine, en proie depuis février 2022 à une invasion russe, a lancé la semaine passée des drones navals contre un important terminal pétrolier russe et deux pétroliers liés à Moscou, à quelques dizaines de milles nautiques seulement des côtes turques en mer Noire.
Moscou accuse en outre l’Ukraine d’avoir visé dans ces mêmes eaux cette semaine un troisième navire, battant pavillon russe et chargé d’huile de tournesol, ce que Kiev nie.
Interrogé par ailleurs sur des propos du président américain Donald Trump, qui a appelé fin septembre la Turquie à ne plus acheter de pétrole russe, le ministre turc a souligné que Moscou est un « un fournisseur très fiable » pour Ankara.
M. Bayraktar a précisé que la Russie a assuré en 2024 40% environ de l’approvisionnement en gaz de la Turquie, contre 60% certaines années.
« La sécurité d’approvisionnement est notre priorité numéro un », a déclaré le ministre turc, affirmant toutefois qu’Ankara « ne souhaite pas dépendre d’un seul pays ou d’une seule entreprise ».
« Nous avons besoin de gaz russe, de gaz iranien, de gaz azerbaïdjanais et de nombreuses autres sources », a ajouté le ministre en rappelant qu’Ankara et Moscou sont en discussions pour prolonger un contrat gazier qui expire le 31 décembre.




