Selon cet accord signé jeudi par Londres, le Royaume-Uni restitue les Chagos à Maurice mais conserve un bail de 99 ans sur l’île principale, Diego Garcia, afin de maintenir une base militaire américano-britannique dans cette région stratégique.
L’accord met fin à plus d’un demi-siècle de litige.
Londres a conservé le contrôle des îles Chagos lorsque Maurice a obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1968. Environ 2.000 habitants de l’archipel – qui compte une soixantaine d’îles – ont été expulsés dans les années suivantes, notamment de Diego Garcia.
L’accord dit que « dans l’exercice de sa souveraineté sur l’archipel des Chagos, Maurice est libre de mettre en oeuvre un programme de réinstallation (de la population, NDLR) sur les îles de l’archipel des Chagos autres que Diego Garcia ».
Le traité « devrait être jugé en fonction de sa capacité à mettre fin au crime colonial du Royaume-Uni et des États-Unis, qui ont déplacé de force le peuple chagossien », estime Clive Baldwin, conseiller juridique pour HRW, dans un communiqué.
Or s’il pourrait « aboutir au retour de certains Chagossiens sur certaines îles, (…) il semble également ancrer leur exil de Diego Garcia, la plus grande île », dénonce-t-il.
Les Chagossiens se battent depuis cinq décennies pour pouvoir retourner sur leurs îles de l’océan Indien, toutes interdites d’accès et inhabitées sauf pour les militaires et personnels de la base.
Les expulsés des Chagos et leurs descendants, une communauté qui compte environ 10.000 personnes aujourd’hui, sont répartis entre Maurice, les Seychelles et le Royaume-Uni.