L’amiral Bernard Rogel nommé chef d’état-major particulier de François Hollande

A un an de l’élection présidentielle, il succède à ce poste clé à un ancien de la Légion étrangère, le général Benoît Puga, qui aura servi successivement Nicolas Sarkzoy (2010-2012) et François Hollande (2012-2016).

Sous-marinier – il totalise 27.000 heures de plongée – spécialiste de la dissuasion nucléaire, l’amiral Rogel, 60 ans, commandait la Marine depuis septembre 2011.

Le « CEMP », sorte d’éminence grise militaire du chef de l’Etat, qui est aussi le chef des armées, le conseille et l’accompagne dans la conduite de la politique de défense, notamment les opérations extérieures.

« Il donne un avis au président, a sa confiance et sert de transmetteur d’ordres, ou plutôt de directives vers les armées », résume l’amiral à la retraite Alain Coldefy, expert à l’Institut de Relations internationales et stratégiques (Iris).

Le chef d’état-major des armées (CEMA), le général Pierre de Villiers – qui lui reste en poste – est de facto le commandant opérationnel pour toutes les opérations. « C’est lui qui donne les ordres et assume les résultats devant le pouvoir politique », précise Alain Coldefy.

Le « CEMP » est le numéro trois dans l’ordre hiérarchique de la présidence, après le chef de l’Etat et le secrétaire général de l’Elysée.

Le général de Gaulle a créé ce poste lors de la mise en place de la dissuasion nucléaire française, le président étant l’ultime arbitre dans l’emploi de cette force.

L’amiral Rogel, un Breton au caractère bien trempé, réputé pour son franc-parler et son sens de l’humour, a commandé des sous-marins nucléaires d’attaque et lanceurs d’engins.

De 2004 à 2006, il était adjoint au chef d’état-major particulier du président Jacques Chirac, en charge déjà du dossier nucléaire et du suivi des opérations extérieures.

L’amiral Rogel a un profil « interarmées », puisqu’il a servi auprès du chef d’état-major des Armées de 2006 à 2011, notamment comme chef des opérations. A ce poste, il a conduit l’opération Harmattan en Libye et l’intervention française en Côte d’Ivoire en 2011.

Le général Puga fut commandant des opérations spéciales, chef des opérations et directeur du renseignement militaire et il a battu un record de longévité comme CEMP.

Contre toute attente, François Hollande l’avait gardé à son côté pendant la quasi-totalité de son quinquennat alors que le général incarne une tradition – il est père de 11 enfants et frère d’un prêtre de l’église traditionnaliste Saint-Nicolas-du-Chardonnet – aux antipodes des valeurs de la gauche.

Depuis son arrivée à l’Elysée en 2012, le président a engagé quatre opérations militaires au Mali, en Centrafrique puis contre le groupe Etat islamique d’abord en Irak et ensuite en Syrie.

Dans le cadre d’un vaste mercato, l’amiral Christophe Prazuck a été nommé mercredi chef d’état-major de la Marine et le commandant des forces spéciales, le général Grégoire de Saint-Quentin, chef des opérations à l’état-major des armées.

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