« Vers 7 heures du matin, un patrouilleur de la marine vénézuélienne est entré dans les eaux guyaniennes », a déclaré le président du Guyana, Irfaan Ali.
« Au cours de cette incursion, le navire vénézuélien s’est approché de plusieurs actifs dans nos eaux exclusives », a-t-il ajouté, dans un communiqué publié sur son compte Facebook.
Les forces armées vénézuéliennes n’ont pas fait de commentaire à ce stade.
Les relations entre les deux pays sont tendues au sujet de l’Essequibo, région de 160.000 km2 que la Guyana administre mais que le Venezuela revendique.
Un différend territorial encore avivé depuis qu’en 2015 le groupe américain ExxonMobil a découvert des gisements qui confèrent au Guyana (800.000 habitants) les réserves de pétrole brut per capita parmi les plus élevées au monde.
M. Ali a affirmé que son pays « a mis ses partenaires internationaux en alerte après qu’un patrouilleur militaire vénézuélien a indiqué à des navires flottants guyaniens de production, de stockage et de déchargement (FPSO) du bloc Stabroek qu’ils opéraient dans des eaux internationales contestées ».
Mais ces FPSO « opèrent légalement dans la zone économique exclusive du Guyana », a tenu à souligner le président.
Les Etats-Unis, un allié majeur de Georgetown, ont dénoncé une incursion « inacceptable », la qualifiant de « violation claire du territoire maritime internationalement reconnu du Guyana ».
« Toute nouvelle provocation aura des conséquences pour le régime de (Nicolas) Maduro », le président vénézuélien, a averti Washington dans un message publié sur le réseau social X par son Bureau des affaires de l’hémisphère occidental.
Cet incident fait suite à un autre survenu le 17 février, quand les Forces de défense du Guyana (GDF) ont annoncé que six de leurs soldats avaient été blessés dans une embuscade contre un transport de ravitaillement, menée par des membres présumés d’un gang criminel vénézuélien.
L’incident, que Caracas a qualifié de « vile machination », coïncidait avec le 59e anniversaire de la signature de l’accord de Genève, que le Venezuela a conclu avec le Royaume-Uni en 1966 (avant l’indépendance du Guyana) et qui établit les bases d’une solution négociée au conflit territorial.
Un accord que le Guyana rejette: il a demandé à la Cour internationale de justice (CIJ) de ratifier un arbitrage de 1899 qui avait fixé les frontières contestées et que l’accord de Genève avait annulé.
« Le Guyana reste attaché à la paix et à l’État de droit. Nous continuerons à rechercher des solutions diplomatiques, mais nous ne tolérerons pas les menaces contre notre intégrité territoriale », a encore déclaré samedi M. Ali.
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