Le « Zimrida », battant pavillon de la Barbade, était resté hors des eaux ivoiriennes à la suite de soupçons d’avarie. Le port avait finalement assuré lundi, que le bateau ne présentait « aucun danger » et avait obtenu les autorisations nécessaires à sa présence.
Les quelque 8.000 tonnes de nitrate d’ammonium qui seront déchargées en Côte d’Ivoire, pour l’instant empaquetées dans des milliers de sacs au fond des cales du navire, ont été « commandées par un opérateur minier », a expliqué Hien Yacouba Sié lors d’une conférence de presse.
Le navire restera à quai environ deux semaines, avant de reprendre la mer vers l’Angola et la Tanzanie.
Ce n’est pas la première fois que le Zimrida suscite l’inquiétude.
Le 22 août, les 20.000 tonnes étaient parties de Russie sur le « Ruby », vraquier battant pavillon maltais qui avait essuyé une tempête en mer de Barents.
Victime de fissures dans sa coque et refusé par plusieurs ports, il avait erré avant d’être immobilisé plusieurs semaines au large des côtes anglaises. La cargaison avait finalement été transférée du Ruby au Zimrida, dans le port de Yarmouth (est) avant de reprendre sa route.
Un stock de nitrate d’ammonium avait provoqué l’explosion du port de Beyrouth en août 2020 lors d’un incendie, faisant plus de 220 morts et dévastant des quartiers entiers de la capitale libanaise.
Matière utilisée comme fertilisant dans l’agriculture, le nitrate d’ammonium sert également à la composition d’explosifs utilisés dans les mines, un secteur en plein essor en Côte d’Ivoire.
Son importation y est alors « croissante », a indiqué M. Sié. En 2024, le port d’Abidjan en a traité 46.000 tonnes, contre 20.000 en 2023.
Le pays reste par ailleurs traumatisé par l’affaire du Probo Koala: en août 2006, ce cargo affrété par la société de courtage pétrolier suisso-néerlandaise Trafigura avait débarqué à Abidjan plus de 500 m3 de déchets hautement toxiques issus d’hydrocarbures.
Au moins 17 personnes étaient mortes et des dizaines de milliers d’autres avaient été intoxiquées.