Dans une résolution adoptée par 427 voix contre 249, les députés demandent à la Commission européenne de présenter un projet législatif d’ici mars 2014, incluant des sanctions contre les Etats membres qui tarderaient à fournir les données nécessaires pour évaluer les stocks.
Les anguilles européennes, dont le stock a diminué de 95% ces trente dernières années, selon les estimations scientifiques, « sont fortement menacées et les Etats membres prennent peu de mesures pour les sauver », a relevé la députée verte suédoise Isabella Lövin, qui a porté le projet de résolution.
De nouvelles règles doivent « combler les lacunes de la législation existante, qui a permis une surpêche permanente et le commerce non-durable des anguilles », a-t-elle ajouté.
Les députés demandent à la Commission européenne d’évaluer d’ici la fin de l’année l’efficacité réelle des mesures de repeuplement actuellement privilégiées pour sauver l’espèce par les Etats membres, peu enclin de se mettre leurs pêcheurs à dos.
Seuls deux pays de l’UE, l’Irlande et la Norvège, ont jusque-là interdit la pêche à l’anguille, une option qui selon Mme Lövin devrait rester parmi celles envisagées.
Le parlement réclame aussi que les Etats rendent compte plus souvent, tous les deux ans et non tous les six ans, de l’impact des mesures de gestion des stocks, au risque sinon de voir limiter leur droit aux captures.
La protection de cette espèce aux moeurs encore peu décryptés par les scientifiques se heurte à de nombreuses incertitudes, tant sur les causes et les moyens de faire face à sa raréfaction que sur l’ampleur réelle de sa pêche et de son commerce.
Devant la commission pêche du parlement, Mme Lövin s’était notamment prévalu d’un rapport des services de la Commission faisant état d’une « hausse significative des échanges illégaux des deux dernières années », alors que ce poisson est très prisé des marchés asiatiques, où il atteint des prix élevés.
En fonction des dernières estimations scientifiques sur l’état du stock, attendues en novembre 2013, la Commission présentera d’ici la fin de l’année au conseil et au parlement un rapport sur l’efficacité des plans nationaux de gestion, a réagi la Commissaire à la pêche Maria Damanaki.