Hong Kong doit son existence même à sa situation géographique de port idéal, pierre angulaire de la croissance de la ville dont le nom signifie « Port parfumé ».
Ces dernières quarante années, Hong Kong figurait parmi les plus grands ports du monde. Dans les années 1990 et au début des années 2000, alors que l’économie de la Chine continentale s’ouvrait, il dominait le marché mondial.
Mais selon les données compilées par le cabinet de consultants Drewry Shipping Consultants, le port de l’ancienne colonie britannique revenue en 1997 dans le giron de Pékin s’est retrouvé en 2018 à la septième place, confirmation d’un glissement qui semble inexorable face à la domination des ports de Chine continentale et à la résilience de Singapour.
Neil Davidson, expert de Drewry Shipping, souligne que c’est la première fois que Hong Kong sort du classement des cinq premiers depuis que le cabinet a commencé à compiler les données des ports mondiaux en 1979.
« Pendant de nombreuses années, jusque dans les années 1990, Hong Kong était le seul port compétent pour fournir le sud de la Chine car les ports continentaux étaient sous-développés », a-t-il dit à l’AFP.
« Depuis bien sûr, les ports du continent chinois comme Shenzhen et Canton ont connu une expansion et des investissements énormes, et sont devenus des concurrents beaucoup plus performants que Hong Kong ».
En 2018, Hong Kong a traité 19,64 millions de conteneurs Equivalent vingt pieds (EVP), l’unité de mesure préférée par l’industrie, contre 23,54 millions en 2006.
C’est moins de la moitié de l’activité du numéro un mondial, Shanghai (42,01 millions d’EVP) et loin derrière le numéro deux Singapour (36,60 millions d’EVP).
En 2004, quand Hong Kong était le port le plus actif du monde, plus de 150.000 bateaux y avaient été chargés, un chiffre aujourd’hui réduit de plus de la moité, selon l’agence Bloomberg News.
A la différence d’autres grands ports où l’Etat possède ou joue un grand rôle dans les infrastructures, ceux de Hong Kong sont entièrement aux mains du secteur privé. Les autorités ont cependant été critiquées pour n’en avoir pas fait assez pour faciliter les investissements.
D’après M. Davidson, les ports chinois sont devenus plus attractifs en raison de coûts de main-d’oeuvre plus faibles, de leur proximité avec les usines et de leur capacité à accueillir des bateaux plus grands.