« Le Portugal souhaite faire du port de Sines un élément important de +la ceinture et la route+ », nom donné en Chine à l’ensemble de projets d’infrastructures censés développer ses relations commerciales à travers l’Asie, l’Europe et l’Afrique, a déclaré le chef du gouvernement portugais lors d’une rencontre avec la presse étrangère à Lisbonne.
« Nous comptons signer un protocole d’accord en vue de l’intégration du port de Sines » à l’occasion de la visite d’Etat que doit effectuer au Portugal le président chinois mardi et mercredi prochains, a-t-il précisé.
« C’est le port de notre façade Atlantique qui possède une plus grande capacité disponible, c’est un port d’eaux profondes idéalement situé pour servir les routes transatlantiques, de la Méditerranée ou du Cap », a-t-il fait valoir au sujet de ce site situé à une centaine de kilomètres au sud de Lisbonne.
Avant l’arrivé du président Xi en Espagne, où il s’est rendu cette semaine avant de participer au sommet du G20 qui s’ouvre vendredi en Argentine, le gouvernement de Madrid avait fait savoir qu’il ne signerait pas de protocole d’accord sur le projet de « routes de la soie » de Pékin qui divise les Européens.
La Grèce et des pays d’Europe de l’est, comme la Pologne, s’y sont associés mais le projet suscite la méfiance chez d’autres qui craignent de voir le régime communiste étendre son influence politique vers l’ouest.
Le Portugal, qui a mis en oeuvre un vaste programme de privatisations dans le cadre du plan de sauvetage financier dont il a bénéficié entre 2011 et 2014, a accueilli favorablement les investissements chinois réalisés dans le secteur de l’énergie ou de la banque.
« Au Portugal, nous ne sommes pas angoissés par l’origine de l’investissement étranger » et « l’Union européenne ne doit pas emprunter la voie du protectionnisme pour réguler la mondialisation », a estimé le chef du gouvernement.