« Nous sommes venus pour remettre cette demande historique pour que la Bolivie retrouve un accès souverain à la mer », a déclaré Evo Morales lors d’une conférence de presse à l’ambassade de Bolivie.
Le président bolivien était venu accompagné d’une forte délégation comprenant notamment le ministre des Affaires étrangères David Choquehuanca, ce que le président n’a pas manqué de souligner : « cela exprime le rêve des Boliviens de retrouver un accès souverain à la mer ».
La Bolivie avait perdu 120.000 km2 de territoire et 400 km de côte à l’issue de la guerre du Pacifique (1879-1883) contre le Chili.
Après de nombreuses tentatives de négociations infructueuses avec Santiago, La Paz a finalement déposé en avril 2013 une plainte devant la CIJ pour tenter de récupérer un accès souverain à l’océan.
« Le peuple bolivien attend que soit réparé le plus vite possible le mal historique qui lui a été fait », a soutenu mardi M. Morales.
La Bolivie a remis officiellement mardi son mémoire, à savoir le document écrit reprenant ses arguments.
Selon le calendrier établi par la CIJ, le Chili a jusqu’en février 2015 pour répondre, après quoi s’en suivra un deuxième tour d’argumentation par écrit et, en théorie, des audiences publiques à La Haye.
En 2006, Evo Morales avait établi sous le premier mandat de Michelle Bachelet (2006-2010) un agenda bilatéral de discussions incluant la demande historique de son pays d’accès à l’océan.
Les discussions avaient toutefois été gelées en 2010 sous la mandature du président conservateur Sebastian Piñera. M. Morales a évoqué la possibilité de relancer ces négociations, alors que les deux pays n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1978.
La Bolivie s’est sentie confortée dans sa demande par un arrêt de la CIJ rendu en mars et qui a accordé au Pérou une partie de territoire maritime contrôlée par le Chili depuis la Guerre du Pacifique.