« Il faut prendre les décisions maintenant, on est à un moment critique », a lancé Jean-Pierre Farandou sur RMC/BFMTV. « L’enjeu financier, c’est 1 milliard d’euros de plus par an pour maintenir en état ce réseau ».
L’État français a fixé l’objectif d’augmenter le montant des investissements dans le réseau ferré de 1,5 milliard d’euros par an, pour atteindre 4,5 milliards par an en 2028.
« Si on ne le fait pas, c’est la spirale négative avec 4.000 kilomètres de lignes abîmées dès 2028, 10.000 en 2032. Cela veut dire des pannes, des retards, des ralentissements, c’est un cercle vicieux », a souligné Jean-Pierre Farandou jeudi.
La SNCF se positionne alors que le gouvernement a lancé début mai une grande conférence « Ambitions France Transports », qui doit dégager d’ici l’été des pistes de financement pour les transports de demain.
La SNCF prévoit déjà près de 3 milliards d’euros par an et s’est engagée à y ajouter 500 millions d’euros.
« C’est le montant maximum que le groupe SNCF pourra sécuriser », détaille le groupe dans une contribution à la conférence, « sans remettre en cause ses investissements dans le matériel roulant, et sans contrevenir aux obligations qui lui ont été fixées dans le cadre de la réforme du ferroviaire, notamment en termes d’endettement ».
Il reste donc un milliard à trouver. La SNCF suggère de profiter de la négociation à venir autour des concessions autoroutières, pour y intégrer une part de financement du réseau ferroviaire.
Ce dispositif pourrait générer « a minima un milliard d’euros par an de revenus lorsque l’ensemble des concessions aura été renouvelé, soit à partir de 2036 », souligne le groupe.
La SCNF propose aussi de tirer parti de la refonte du système européen d’échange de quotas carbone (5 milliards d’euros pour la France à partir de 2027 d’après ses estimations) pour en flécher une partie vers les infrastructures de transport, ou d’envisager la mobilisation budgétaire de l’État.
Jean-Pierre Farandou a également proposé de remettre en place une sorte d’écotaxe sur les camions étrangers qui traversent la France.
Mais « ce n’est pas à moi qu’il appartient de déterminer les bonnes modalités », a souligné jeudi le patron de la SNCF.