« C’était particulièrement approprié de venir cette année », a déclaré le souverain de 88 ans après avoir débarqué du yacht royal, avec son épouse la reine Sonja, à Longyearbyen, un village de 2.500 âmes.
« Nous constatons une attention accrue portée à l’Arctique et au Svalbard. Cela nous apporte à la fois des défis et des opportunités », a-t-il ajouté.
Grand comme deux fois la Belgique et situé à mi-chemin entre le continent européen et le pôle Nord, le Svalbard baigne dans une région dont la valeur géopolitique et économique grandit à mesure que les tensions entre la Russie et l’Occident s’exacerbent et que la banquise recule.
L’intérêt pour l’Arctique a redoublé depuis que le président américain Donald Trump a manifesté sa volonté de s’emparer du Groenland.
Le roi Harald s’est rendu au Svalbard pour y marquer le centième anniversaire de l’entrée en vigueur d’un traité qui a placé l’archipel sous la souveraineté norvégienne.
Ovni juridique, ce traité signé à Paris en 1920 a la particularité d’accorder aux ressortissants de toutes les parties contractantes – dont la Russie et la Chine – le droit d’exploiter les ressources naturelles du Svalbard « sur un pied de parfaite égalité ».
C’est à ce titre que la Russie entretient, sur ce territoire de l’Otan, une communauté minière dans le village de Barentsburg où trône une statue de Lénine et où flottent régulièrement des drapeaux soviétiques.
Se définissant comme un Etat « proche de l’Arctique », la Chine manifeste aussi un intérêt croissant pour la région.
« Lorsque le navire royal +Norge+ jette l’ancre avec le pavillon royal en tête de mât, cela souligne, plus encore que le roi Harald ne pourrait le faire en parole, que la Norvège veille sur ses droits et assume ses devoirs », a décrypté Lars Nehru Sand, le commentateur de la radio publique norvégienne NRK.
« Le roi est ici pour montrer qu’ici, c’est chez nous », a-t-il ajouté.