Propriété de l’entreprise américaine OceanGate, il a déjà effectué plusieurs plongées jusqu’à l’épave du Titanic, qui gît par environ 3.800 mètres de fond dans l’Atlantique Nord.
Le petit submersible est un cylindre blanc un peu ventru de presque sept mètres de long pour deux mètres cinquante de haut. Mis à l’eau à partir d’une plate-forme immergée, il se déplace à l’aide de quatre moteurs électriques.
Il est muni d’un seul hublot situé sur le front de la machine, l’enjeu étant de minimiser les points de faiblesse pour résister à la formidable pression des profondeurs. Le Titan est donné comme pouvant atteindre 4.000 mètres, selon la fiche technique d’OceanGate, c’est-à-dire résister à une pression de 400 bars, l’équivalent d’une force de 400 kg s’exerçant par centimètre carré, la surface d’un ongle.
Une pression « qui ne pardonne pas grand chose » en cas de défaillance, a dit à l’AFP Stefan Williams, expert en robotisation sous-marine à l’Université de Sydney.
Mais là où les bathyscaphes et sous-marins des grandes profondeurs sont généralement construits en acier ou en titane, le Titan utilise une combinaison de fibre de carbone et de titane.
Un type de construction inhabituel qui, selon OceanGate, garantit la légèreté du vaisseau, sous les 10 tonnes. A titre de comparaison, le sous-marin français Nautile, avec huit mètres de long et une capacité d’intervention à plus de 6.000 mètres de fond mais pouvant transporter seulement trois personnes, était fabriqué en alliage de titane, pour une masse totale approchant les 20 tonnes.
Par sécurité, le Titan est doté selon l’entreprise d’un système de contrôle en temps réel de l’intégrité de sa structure, avec une série de capteurs qui alertent le pilote pour arrêter la descente en cas de danger.
Autre innovation, toutes les commandes du sous-marin passent par un réseau wi-fi, selon le témoignage publié sur le site de la Cité de la Mer de Cherbourg de Paul-Henri Nargeolet, spécialiste des grands fonds qui fait partie des passagers portés disparus.
L’engin dispose d’une autonomie de 96 heures (quatre jours) de plongée avec cinq personnes à bord, toujours selon OceanGate, qui a construit le sous-marin depuis sa base de Port Everett, dans l’Etat américain de Washington.
Plusieurs scénarios peuvent expliquer l’incident, selon M. Williams, dont le plus « bénin », avec une perte de propulsion ou de communication. Dans ce cas, le sous-marin a pu lâcher son lest pour remonter à la surface et attendre d’y être récupéré. Il a pu aussi couler au fond, mais il serait alors extrêmement difficile de le récupérer. Le pire scénario serait un événement ayant compromis l’intégrité de la coque. Ce « serait un accident catastrophique à une telle profondeur », selon lui.
L’entreprise s’est targuée d’utiliser en bonne partie des équipements disponibles « sur étagère », c’est-à-dire acquis commercialement, là où les sous-marins des grandes profondeurs sont généralement construits entièrement sur mesure.
Le prédécesseur de Titan, Cyclops 1, était le fruit d’une co-entreprise avec le Laboratoire de physique appliquée de l’Université américaine de Washington. Ce dernier a conçu le système de contrôle des opérations de Titan.