Parlementaires, présidents d’exécutifs et associations des maires des collectivités – à l’exception de la Nouvelle-Calédonie – étaient conviés pour ce moment d' »échanges sur les perspectives d’évolution des institutions ultramarines », processus dans lequel la Martinique, la Guadeloupe ou la Guyane sont engagées.
Selon plusieurs élus présents, le chef de l’Etat a annoncé durant la rencontre la mise en place pour ces trois collectivités de « groupes de travail » sur l’évolution statutaire qui devront rendre leur copie avant fin décembre.
Emmanuel Macron a « ouvert la porte » à une modification de la Constitution qui offrirait plus d’autonomie aux territoires le souhaitant, a estimé le député de Guyane, Davy Rimane. « Il veut que tous les travaux soient finis avant la fin de l’année », a-t-il dit à la presse.
« Je pense qu’un grand pas a été franchi: M. Macron a décidé d’ouvrir le chantier de la réforme constitutionnelle avec un premier agenda avant fin décembre », a renchéri Serge Letchimy, président de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), se disant « rassuré mais extrêmement prudent ».
Le scepticisme demeure cependant. Gabriel Serville, président de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), a refusé de se rendre au dîner. Dans un communiqué, il a dénoncé « l’absence de préparation de cette rencontre » et réaffirmé son souhait que la Guyane « bénéficie d’un accompagnement spécifique et équitable dans son processus d’évolution institutionnelle.
Plusieurs élus ont décliné l’invitation, dont le sénateur PS de Guadeloupe Victorin Lurel qui dit « faire le constat lucide que rien n’a avancé pour nos territoires » depuis la précédente rencontre.
Parmi les autres absents, les élus de la gauche réunionnaise, dont la présidente de région Huguette Bello. A l’AFP, son entourage dit juger que « le format et le thème ne sont pas adaptés aux questions urgentes qui nous préoccupent ».
Les avancées concrètes en matière d’évolutions institutionnelles restent limitées depuis que la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane ont ouvert ces chantiers qui nécessiteraient une modification de la Constitution.
En Guadeloupe, les élus ont adopté en juin une résolution visant à transformer l’archipel, aujourd’hui département et région, en collectivité unique dotée « d’un pouvoir normatif autonome », mais le projet reste freiné par l’absence de consensus local.
En Martinique, le principe d’une autonomie élargie fait consensus. Un Congrès des élus devant travailler sur le « pouvoir normatif » de l’île est prévu les 8 et 9 octobre.
En Guyane, plus avancée, les élus locaux ont parachevé leur projet d’autonomie en avril 2024. Longtemsp à l’arrêt, le dialogue avec l’Etat a repris en juin à l’occasion de la visite sur place du ministre des Outre-mer démissionnaire Manuel Valls, présent à la rencontre mardi.