L’initiative s’inscrit dans la continuité de « l’appel de Fort-de-France », lancé en mai 2022 par les présidents des exécutifs de Guadeloupe, La Réunion, Mayotte, Martinique, Saint-Martin et Guyane pour demander à l’État d’adapter les politiques publiques aux réalités ultramarines.
Parlementaires, présidents d’exécutifs et associations des maires des collectivités – à l’exception de la Nouvelle-Calédonie – ont été conviés.
Le dîner est présenté par l’Élysée comme un moment d' »échanges sur les perspectives d’évolution des institutions ultramarines », processus dans lequel la Martinique, la Guadeloupe ou la Guyane sont engagées.
Le scepticisme demeure cependant. Plusieurs élus ont décliné l’invitation, dont le sénateur PS de Guadeloupe Victorin Lurel qui dit « faire le constat lucide que rien n’a avancé pour nos territoires » depuis la dernière rencontre.
Parmi les autres absents, le député indépendantiste de Guyane Jean-Victor Castor et les élus de la gauche réunionnaise, dont la présidente de région Huguette Bello. À l’AFP, son entourage dit juger que « le format et le thème ne sont pas adaptés aux questions urgentes qui nous préoccupent ».
Les avancées concrètes en matière d’évolutions institutionnelles restent limitées. En Guadeloupe, les élus ont adopté en juin une résolution visant à transformer l’archipel, aujourd’hui département et région, en collectivité unique dotée « d’un pouvoir normatif autonome », mais le projet reste freiné par l’absence de consensus local.
En Guyane, le projet d’autonomie, longtemps à l’arrêt depuis la visite d’Emmanuel Macron en mars 2024, a repris à l’été 2025. Gabriel Serville, président de la Collectivité territoriale, a été reçu lundi à l’Élysée en amont du dîner et réclame que le chef de l’État accompagne les élus « comme il a accompagné les élus de Corse ».
En Martinique, le principe d’une autonomie élargie fait plus largement consensus. Un Congrès des élus devant avancer sur le « pouvoir normatif » de l’île est prévu les 8 et 9 octobre.
Début 2024, Emmanuel Macron avait chargé deux experts de proposer d’éventuelles évolutions institutionnelles dans les territoires d’outre-mer. Remis en décembre mais pas rendu public, leur rapport insiste surtout sur la réforme du modèle économique ultramarin, générateur selon eux d’inégalités et de vie chère, et se montre prudent sur le terrain institutionnel.