L’incident a eu lieu lundi, « à environ 11,8 milles nautiques au sud-est » du récif de Scarborough, au cours d’un exercice militaire américano-philippin que Pékin a qualifié de destabilisant, a indiqué l’armée philippine dans un communiqué.
Selon Manille, deux frégates chinoises se sont approchées du patrouilleur philippin Emilio Jacinto, l’une le suivant de près et l’autre croisant brusquement son étrave.
L’armée a dénoncé « une manoeuvre à haut risque qui a créé un danger de collision », et qualifié l’incident de « menaçant et provocateur ».
La Chine a accusé Manille d’avoir envoyé un navire pour « s’immiscer » dans ses eaux territoriales.
L’armée chinoise a dit avoir envoyé « des forces navales et aériennes pour suivre, surveiller, avertir et repousser le bateau philippin conformément aux lois et aux règlements ».
Le récit de l’incident par les Philippines « n’a pas tenu compte des faits, a semé la confusion dans l’esprit du public et a tenté d’induire la communauté internationale en erreur », a déclaré le colonel Tian Junli, porte-parole du commandement du théâtre sud de l’armée chinoise.
La frégate chinoise qui suivait l’Emilio Jacinto s’est approchée à moins de 100 mètres du navire philippin, et celle qui a croisé sa proue l’a fait à une distance d’environ 180 mètres ne laissant « aucune marge de manoeuvre en cas d’urgence », a affirmé Alexander Lopez, du Conseil maritime national des Philippines, une structure qui coordonne les forces navales du pays.
La Chine et les Philippines s’affrontent depuis des années en mer de Chine méridionale, que Pékin revendique dans sa quasi-totalité en dépit d’une décision internationale lui donnant tort.
Scarborough, une chaîne triangulaire de récifs et de rochers en mer de Chine méridionale, est un point chaud entre les deux pays depuis que la Chine s’en est emparée en 2012.
En juin dernier, un marin philippin a perdu un pouce lorsque des garde-côtes chinois armés de couteaux, de bâtons et d’une hache ont fait échouer une tentative de la marine philippine de réapprovisionner ses troupes stationnées sur le banc Second Thomas, un atoll des îles Spartleys.
Les exercices conjoints américano-philippins connus sous le nom de Balikatan, qui devaient cette année simuler un « scénario de bataille à grande échelle », doivent s’achever vendredi.