Liban: du tourisme au logement, premier état des lieux post-catastrophe

Logement

L’explosion a affecté 351.000 habitants de Beyrouth. Sur les 171.887 logements passés en revue par l’étude, 8% ont été complètement détruits, 15% en partie mais 49% ont été épargnés.

Les pertes sont estimées entre 1 et 1,2 milliard de dollars, « ce qui reflète la forte proportion de rentiers dans la population et les loyers élevés de la ville », selon la Banque mondiale. Les besoins liés à l’hébergement d’urgence et à la reconstruction sont, eux, chiffrés entre 220 et 265 millions.

Education

Dix établissements scolaires ont été entièrement détruits, et 10 millions de dollars sont nécessaires pour rouvrir au plus tôt les écoles, mais le principal défi réside dans l’accélération du transfert, déjà massif avant l’explosion, d’élèves de l’enseignement privé vers l’enseignement public, sans parler des risques de décrochage.

Culture et patrimoine

L’explosion a dévasté le centre historique de Beyrouth, endommageant 240 édifices religieux, 11 monuments nationaux, 9 théâtres et cinémas, 6 musées, 24 des 25 bibliothèques et archives, 64 galeries d’art… Au total, 652 des 755 immeubles classés (« heritage building ») ont été endommagés.

En outre, 713 entreprises (sur les 850 évaluées) liées au secteur de la culture ont été affectées à des degrés divers, au risque d’un « exode permanent ». En effet, « chaque entreprise, galerie et lieu culturel (…) fournissait en moyenne cinq emplois à temps plein, principalement à des jeunes », note le rapport.

Les dégâts matériels sont évalués entre 1 et 1,2 milliard, et les pertes économiques entre 250 et 310 millions de dollars. A très court terme, la Banque mondiale chiffre les besoins de reconstruction à 250-310 millions, mais ce montant devrait être « multiplié par cinq » au bout du compte.

Port et transports

L’explosion au port de Beyrouth a provoqué « sept naufrages » et d’importants dommages, dont la destruction d’un « silo de 120.000 tonnes qui contenait 15.000 tonnes de grains au moment de l’explosion », 157.000 m2 d’entrepôts, 373 conteneurs pleins. La destruction des silos, « utilisés pour stocker les réserves de céréales », met en danger la « sécurité alimentaire », note le rapport.

Cependant, « alors que le terminal cargo a été fortement endommagé, le terminal à conteneurs (…) est déjà de nouveau en service, et deux navires ont pu accoster à peine une semaine après l’accident ».

Enfin, 40 bus du réseau de transport public ont été détruits, ainsi que 430 voitures et 1,5 km de routes.

Si les dommages et pertes sont estimées à 1,55 milliard, la Banque mondiale chiffre à 520 millions de dollars les sommes nécessaires à la remise en état de l’infrastructure portuaire, tout en appelant à un « changement profond » afin de bâtir un « secteur portuaire moderne, efficace et transparent, susceptible d’être un moteur » de la future croissance libanaise.

Energie, eau

L’explosion a mis à mal le réseau électrique et détruit de nombreux bâtiments de la compagnie Electricité du Liban, ainsi que le siège du ministère de l’Energie. En revanche, le réseau d’eau et d’assainissement a été « touché, mais les installations fonctionnent encore dans une certaine mesure ».

Commerce et industrie

Plus de la moitié (56%) des commerces et industries ont été endommagés, pour moitié des magasins de vêtements ou d’ameublement, pour un montant évalué à 125 millions de dollars, auxquels s’ajoutent jusqu’à 345 millions d’euros de pertes d’exploitation.

La déflagration s’est produite « à un moment où les conditions financières des entreprises étaient déjà très tendues, et les moyens de subsistance des employés menacés ».

En revanche, seules 12% des agences bancaires de la ville ont été détruites, et le service bancaire n’a pas été très perturbé.

Tourisme

Le secteur accuse 440 millions de dommages et pertes, selon l’estimation haute. Près de la moitié (49%) des entreprises touristiques ont été affectées, soit 2.540 établissements, dont des bars, hôtels, restaurants, agences de voyage, locations meublées. Sur ce total, 15% ont été anéantis.

Les restaurants paient le prix le plus élevé en valeur mais 80% des bars, des pâtisseries et des boîtes de nuit ont été pulvérisés. « On estime qu’un employé sur cinq a perdu son travail », note la Banque mondiale, pour qui « relancer le tourisme est une priorité pour la relance de l’économie locale ».

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