« Cette affiliation administrative permettra, tout en conservant une direction propre à l’Ipev, de s’appuyer sur un nouveau modèle financier et de gouvernance afin de pérenniser la plateforme logistique », précise le ministère dans une note, révélée par le quotidien Le Télégramme, dont l’AFP a obtenu copie.
Ce rapprochement doit être effectif d’ici fin 2026, a déclaré à l’AFP le PDG de l’Ifremer François Houllier.
« C’est un travail à conduire pendant 18 mois, et qu’il va falloir faire avec le plus grand respect des personnes », a ajouté M. Houllier, alors que le personnel de l’Ipev s’était inquiété de ce projet de rapprochement l’an dernier.
Le siège de l’Ipev est déjà localisé sur le campus de l’Ifremer à Plouzané, près de Brest.
Soutien logistique à la recherche française, l’Ipev permet chaque année à 320 scientifiques de mener leurs travaux sur les pôles. Mais l’essentiel de ses moyens est absorbé par ses deux stations en Antarctique: Dumont d’Urville, près de la côte de la Terre Adélie, et Concordia, à l’intérieur des terres.
L’Ipev a enregistré un déficit de quatre millions d’euros par an sur les quatre dernières années, a indiqué sa directrice par intérim Nathalie Metzler à Ouest-France.
« Il y a une sorte de déficit structurel budgétaire, financier, sur le fonctionnement ou sur l’investissement », a reconnu M. Houllier. « Ça ne va pas se résoudre autrement qu’en diminuant les activités, ce qui n’est pas souhaitable, ou en augmentant les financements », a-t-il dit.
Mais « la fragilité de l’Ipev, ça n’est pas qu’une question financière. C’est aussi une question de taille du collectif », a-t-il pointé, estimant qu’un ensemble plus large serait « plus résilient ».
L’Institut polaire, qui a actuellement le statut de groupement d’intérêt public (GIP), compte une cinquantaine de salariés permanents contre environ 1.350 à l’Ifremer.
Aussi structurellement déficitaire, l’Ifremer a voté pour 2025 un budget en déséquilibre de 6,3 millions d’euros. « On travaille à résorber ce déficit. On a encore des choses à faire pour améliorer notre soutenabilité de long terme », a dit M. Houllier.
Contacté, l’Ipev n’a pas fait de commentaires. Son directeur, démissionnaire, doit être remplacé lors d’une assemblée générale le 11 juillet.