La flotte de la Royal Navy, menée par le nouveau porte-avion britannique HMS Queen Elizabeth avec des navires d’alliés occidentaux, est entrée dans le sud de la mer de Chine, zone revendiquée par Pékin à la colère des pays voisins.
Dans un éditorial, le journal d’Etat chinois Global Times a mis en garde les alliés des Etats-Unis que la Chine pourrait se sentir obligée d’envoyer un message pour « défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale ». Il cite le dicton chinois « en exécuter un pour en avertir 100 ».
Le texte exhortait à « suivre les voies maritimes internationales et rester au moins à 12 miles nautiques des îles chinoises ».
Les revendications de Pékin sur l’ensemble de la mer de Chine méridionale englobent des îlots inhabités qui dépassent à peine de la surface, ainsi que des îles artificielles construites pour abriter des pistes d’atterrissage et des bases militaires.
Le porte-avion et son escorte, qui comprennent notamment un destroyer américain et une frégate néerlandaise, « naviguent légalement dans le sud de la mer de Chine, comme le fait un tiers de la marine mondiale chaque année », a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense britannique.
« Il prend la route la plus directe à travers les eaux internationales pour conduire des exercices avec ses alliés et partenaires en mer des Philippines », a-t-il ajouté.
Le Queen Elizabeth coordonne ces derniers jours des exercices avec les marines de l’Inde, de Malaisie et de Singapour, et doit accoster dans cinq ports japonais en septembre.
« Nous n’allons pas à l’autre bout du monde pour faire de la provocation », a souligné le porte-parole. « Nous serons confiants, mais pas dans la confrontation ».
En visite à Tokyo récemment, le ministre de la Défense Ben Wallace a souligné dans le Times de Londres que « ce n’est pas un secret que la Chine défie des navires qui transitent par les eaux internationales sur des routes tout à fait légitimes ».
« Nous respecterons la Chine et espèrerons que la Chine nous respectera », avait-il ajouté. « Nous naviguerons là où le droit international nous y autorise ».
Le mois dernier, la Russie avait protesté après le passage d’un navire de la Royal Navy, le HMS Defender, en mer Noire, au large de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014.
L’armée russe avait affirmé avoir tiré des coups de semonce contre le destroyer britannique. Londres avait démenti, évoquant des « exercices de tirs » russes et « un passage innocent dans les eaux territoriales ukrainiennes ».