La rédaction du journal en ligne The Barents Observer, lancé en 2002, est basée à Kirkenes, une petite ville arctique norvégienne située à quelques kilomètres des frontières russe et finlandaise.
L’accès à ce journal en ligne, qui publie des informations en russe et en anglais, est bloqué en Russie depuis 2019, sur décision de l’Agence russe de surveillance des télécommunications (Roskomnadzor).
Après le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022, ce média privé a invité des journalistes russes en exil, opposés au conflit ukrainien, à travailler avec The Barents Observer, selon un descriptif disponible sur son site officiel.
« Une grande partie des publications diffusées (par The Barents Observer, ndlr) sont ouvertement anti-russes », a affirmé vendredi le Parquet général russe, dans un communiqué.
« Il faut noter qu’elles sont préparées par des citoyens russes, qui ont quitté le pays et qui figurent sur la liste des agents de l’étranger ou des terroristes et extrémistes » en Russie, souligne-t-il.
Selon le Parquet, les articles de The Barents Observer « visent à encourager des protestations chez la population des régions du nord russe, le renforcement des sanctions antirusses et (parlent de) la nécessité de renforcer la présence militaire de l’Otan près de nos frontières ».
Le média est également accusé par le Parquet de diffuser des informations discréditant les forces armées russes, un délit passible de lourdes peines de prison dans le pays.
La Russie a dressé pour la première fois une liste d’organisations « indésirables » en 2015. La liste compte désormais 204 noms.
Parmi les derniers en date figurent la Fondation Carnegie pour la paix internationale (Carnegie Endowment for International Peace), un think-tank américain, le journal indépendant Moscow Times, ou encore l’entreprise privée américaine de cybersécurité Recorded Future (RF).
Le statut d' »indésirable » oblige les organisations concernées à fermer leurs portes en Russie. Et les Russes qui travaillent pour elles, les financent ou collaborent avec elles peuvent également être passibles de poursuites.
Les dirigeants d’une organisation « indésirable » risquent jusqu’à six ans de prison. Toute forme de participation à l’organisation peut être punie d’une peine pouvant aller jusqu’à quatre ans de prison.