« A la suite des discussions initiées à l’occasion du Sommet pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie qui s’est tenu le 2 juillet dernier au palais de l’Elysée, afin d’apporter des clarifications à l’accord du 12 juillet, j’ai décidé d’organiser un nouveau temps d’échange pour poursuivre le dialogue », écrit le président de la République.
Il précise que ce « point d’étape, visant à ouvrir de nouvelles perspectives politiques auquel je souhaite vous associer » aura lieu le 16 janvier.
Cette initiative intervient alors que le calendrier autour de l’accord de Bougival apparaît de plus en plus fragilisé. Le projet de loi sur l’organisation d’une consultation anticipée des Calédoniens sur cet accord ne sera finalement pas présenté mercredi en conseil des ministres, comme initialement envisagé, a confirmé lundi le porte-parolat du gouvernement.
Signé en juillet entre l’Etat, les indépendantistes et les non-indépendantistes, le projet d’accord de Bougival prévoit notamment la création d’un Etat de la Nouvelle-Calédonie inscrit dans la Constitution française. Il a toutefois été rejeté dès août par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principale coalition indépendantiste.
Si une majorité de forces politiques calédoniennes continue de soutenir le texte, plusieurs d’entre elles estiment qu’il doit être amendé afin de dégager un consensus jugé indispensable à sa mise en oeuvre.
Pour tenter de relancer le processus dans un archipel marqué par de graves violences au printemps 2024, qui ont fait 14 morts et rendu l’économie de l’archipel exsangue, la ministre des Outre-mer Naïma Moutchou avait proposé d’organiser en mars 2026 une « consultation citoyenne anticipée », avant l’adoption de la loi constitutionnelle nécessaire à son application.
Mais cette perspective a suscité des réserves, y compris parmi les soutiens de Bougival. L’Union nationale pour l’indépendance (UNI) a conditionné son appui à des modifications du texte et le Congrès calédonien, consulté pour avis le 8 décembre, a confirmé que le projet était dans l’impasse avec 19 votes pour, 14 contre et 19 abstentions.
Début décembre, le Parti socialiste a en outre demandé au Premier ministre Sébastien Lecornu de « suspendre » la consultation anticipée, estimant qu’elle révélait « l’absence de consensus réel » autour de l’accord, ce qui rendait l’adoption du projet de loi improbable.




