Maires et habitants de l’île de Ré impatients construisent « leur » digue post-Xynthia

Les élus, dont le maire du village de Loix et chargé du littoral au Conseil général de Charente-Maritime Lionel Quillet (DVD), ainsi que des Rétais équipés de pelles, ont symboliquement finalisé une digue en gabions (rochers encagés de grillage ou métal) de 5 mètres de haut sur 200 m de long, réalisée depuis plusieurs jours par une entreprise spécialisée à la Couarde-sur-Mer, au centre de l’île.

Les élus rétais dénoncent un Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) par l’Etat, intégrant selon eux un « scénario d’apocalypse de submersion marine ». Ce plan, accuse M. Quillet, vise en fait à geler des zones déclarées inconstructibles, et du coup dédouaner l’Etat de leur protection, via le co-financement de 11 digues initialement prévues pour 45 millions d’euros.

« Une politique de gribouille, de désengagement, face à laquelle nous ravivons une tradition du 13e siècle: les communes en appellent à la population et font les digues elles-mêmes », a déclaré l’élu à l’AFP.

L’Etat a déjà déboursé depuis Xynthia 13 millions d’euros de travaux d’urgence sur 32 km de digues sur l’île.

Les élus redoutent aussi une « mort économique » de l’île si des aménagements au bâti existant deviennent interdits en zones déclarées inconstructibles.

Le 28 février 2010, une brusque montée des eaux, sous l’effet de la tempête, de la pleine mer, et d’une marée à fort coefficient, avait fait céder des digues et inondé des milliers d’hectares agricoles sur la façade Atlantique. Xynthia avait fait près de 50 morts, dont 12 en Charente-Maritime, deux de ceux-ci sur l’île de Ré.

Sur Ré, la tempête avait fait craquer des digues et momentanément coupé l’île en trois ilots séparés à marée haute, comme au Moyen Age.

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