L’homme était mort noyé lors d’un naufrage qui a coûté la vie à au moins 27 migrants, et entraîné la mise en examen de militaires pour non-assistance à personne en danger.
Utopia 56 et la Ligue des Droits de l’Homme se joignent dans cette procédure à la famille, soit l’épouse et les enfants, qui résident actuellement en Ethiopie. Ils dénoncent dans un communiqué de presse les « carences de l’Etat ». L’homme espérait demander l’asile au Royaume-Uni.
En saisissant la justice aux côtés des victimes, les deux associations entendent rappeler qu’il est possible d’éviter ces drames « en mettant fin aux politiques meurtrières de non-assistance en mer et en oeuvrant au contraire pour des politiques de migration et d’asile fondées sur les droits fondamentaux », déclare le président de la LDH Patrick Baudouin, cité par le communiqué.
Dans le cadre de l’enquête sur ce naufrage, pire drame migratoire jamais enregistré dans la Manche, sept militaires français et 11 passeurs présumés ont été mis examen.
Les autorités françaises sont soupçonnées d’avoir été appelées à l’aide à une quinzaine de reprises et de ne pas avoir porté secours aux migrants.
L’enquête a révélé, grâce à l’exploitation de bandes sonores, que l’équipage du Flamant, patrouilleur de la marine française chargé de secourir des embarcations de migrants, n’avait pas surveillé la fréquence internationale de détresse, ce qui est pourtant une obligation réglementaire, a dévoilé vendredi le journal Le Monde. Le centre de secours britannique de Douvres avait émis plusieurs messages d’alerte +mayday+ sur cette fréquence, rapporte le quotidien.
La requête devant le tribunal administratif vient compléter une plainte déposée par Utopia 56 pour ce naufrage. Le volet pénal « va cibler des responsabilités individuelles, quand la procédure administrative va plutôt mettre en évidence des manquements systémiques de l’Etat sur le secours en mer », souligne Nikolaï Posner, chargé de la communication d’Utopia56.
« Aucun Etat européen n’a jamais été reconnu responsable, ou au moins avec une part de responsabilité, dans les décès des personnes aux frontières », souligne M. Posner.
Depuis le début de l’année, au moins sept migrants, dont une fillette de sept ans et un adolescent de 14 ans, sont morts en mer et dans un canal en tentant de rejoindre l’Angleterre à bord de petites embarcations.