La CGT, majoritaire, a appelé le gouvernement à “reprendre la main” tandis que les nationalistes du Syndicat des travailleurs corses ont réclamé la création d’une compagnie régionale.
Sous une banderole portant l’inscription “SNCM, scandale d’Etat”, quelque 150 marins de la CGT accompagnés d’élus et de militants communistes ont réclamé devant la préfecture de région “la garantie de la continuité” de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), placée en redressement judiciaire le 28 novembre.
“Nous avons demandé au préfet d’être notre interprète auprès du gouvernement pour exprimer notre inquiétude face aux risques de démantèlement de la SNCM”, a déclaré un élu communiste à l’Assemblée de Corse, Michel Stefani, à l’issue d’une réunion d’une délégation avec le directeur de cabinet du préfet.
Il a ajouté que la délégation avait demandé la tenue à Ajaccio d’une “table ronde”, comme cela s’est déjà fait à la préfecture de la région Paca, avec les salariés, les chambres de commerce et les représentants des entreprises corses impactées par le conflit “pour écarter le scénario catastrophe et garantir le service public de continuité territoriale”.
Le délégué des marins CGT, Frédéric Alpozzo, a insisté sur “l’importance de ne pas faire disparaître le pavillon français de 1er registre et de ne pas distribuer l’argent du contribuable à des compagnies +low cost+”.
Les manifestants se sont ensuite rendus à la Collectivité territoriale de Corse (CTC) devant laquelle s’étaient rassemblés auparavant quelque 150 marins nationalistes du Syndicat des travailleurs corses (STC), en présence d’élus nationalistes.
“Nous n’accepterons pas d’être sacrifiés sur l’autel de la nouvelle privatisation qui s’annonce”, a déclaré le délégué STC marins, Alain Mosconi.
Annonçant aller “vers des actions en janvier”, il a exprimé une “opposition farouche à un mécanisme qui ferait de nous des marchandises que l’on achèterait et vendrait au gré des intérêts financiers extérieurs à nos intérêts de salariés et de Corses”.
Aussi, a ajouté M. Mosconi, “le seul outil capable de répondre aux besoins des usagers” est une “compagnie maritime publique corse” appartenant intégralement à la CTC, du type de Air Corsica pour le transport aérien.