Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim a passé le relais de l’organisation, réunissant 11 pays, au président philippin Ferdinand Marcos, à l’issue d’un sommet à Kuala Lumpur.
« Au premier jour de 2026, l’Asean entamera un nouveau chapitre », a affirmé lors d’une cérémonie Anwar, dont le pays assure la présidence jusqu’à fin 2025.
Quatre membres de l’Asean (Brunei, Malaisie, Philippines, Vietnam) ont des revendications en mer de Chine méridionale. Les prétentions de certains s’opposent en partie à celles, très grandes, de Pékin.
Les tensions sino-philippines sont fortes et les incidents réguliers près d’îlots disputés.
Le dernier est survenu en octobre. Les garde-côtes philippins ont affirmé qu’un bateau chinois avait « délibérément » percuté un navire de Manille près d’une île disputée dans l’archipel des Spratleys.
Leurs homologues chinois ont accusé les Philippines d’être « entièrement responsables » de l’accrochage.
L’Asean et la Chine négocient depuis longtemps un code de conduite destiné à encadrer les comportements dans cette mer.
Diplomates et analystes estiment toutefois que Manille cherchera à prévenir toute escalade et promouvoir la coopération avec Pékin.
La coopération pourrait porter sur la météorologie océanique ou sur des mécanismes autorisant les pêcheurs à accéder à leurs zones traditionnelles de pêche.
« Des résultats positifs sont envisageables à condition de s’engager dans une coopération réelle, notamment sur la mer de Chine méridionale », a déclaré Ferdinand Marcos lors du sommet.
« Si nous voulons réellement que la mer de Chine méridionale reste un espace de paix, de stabilité et de prospérité pour tous, nous ne devons pas perdre de vue l’importance, pour chacun, d’être dans la retenue. »
A la présidence de l’Asean, les Philippines devront aussi gérer le délicat dossier de la Birmanie, en guerre civile depuis le coup d’Etat militaire de 2021.
Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a présenté les élections législatives prévues en décembre comme un pas vers la réconciliation.
Mais l’Asean n’enverra pas d’observateurs électoraux, un revers pour la junte en quête de légitimité internationale, même si des Etats membres pourraient le faire sur une base bilatérale, ont indiqué des sources diplomatiques à l’AFP.
Les Philippines devront également forger un consensus sur l’invitation, ou non, des dirigeants de la junte aux réunions de l’Asean.




