Ces exercices, qui se déroulent depuis lundi au large de l’île de Shikoku, la quatrième plus importante de l’archipel nippon, impliquent côté américain six chasseurs FA-18 et 90 soldats, et quatre avions de chasse F-4 et un nombre indéterminé de personnel côté japonais.
Ils interviennent un mois après la victoire écrasante aux élections législatives du 16 décembre du conservateur Shinzo Abe qui a immédiatement fermé la porte à toute négociation avec Pékin sur le sort des îles Senkaku, administrées par le Japon mais revendiquées avec force par la Chine sous le nom de Diaoyu.
M. Abe a parallèlement affirmé sa volonté de raffermir la relation stratégique avec les Etats-unis, après trois ans de flottements et de frictions avec Washington sous le règne du parti de centre-gauche Parti Démocrate du Japon (PDJ, 2009-2012)
Dimanche dernier, les Forces d’auto-défense japonaises (SDF) ont pour la première fois mené un exercice hautement révélateur du climat: la reconquête d’une île « occupée par une force ennemie », avec 300 hommes et une vingtaine d’avions et hélicoptères.
En octobre dernier, le Japon et les Etats-unis avaient renoncé à un exercice du même style simulant un débarquement sur une île occupée pour apparemment ne pas heurter la Chine.
Le nouveau pouvoir à Tokyo, sous la houlette de Shinzo Abe, réputé pour être un faucon en matière de politique étrangère, semble décidé à ne rien lâcher à Pékin sur ce dossier.
Depuis quatre mois, Pékin envoie régulièrement des navires officiels dans les eaux territoriales des Senkaku pour bien montrer sa détermination à récupérer ces îles constamment surveillées par des bâtiments des garde-côtes japonais.
Un bi-moteur chinois a également survolé l’archipel le 13 décembre dernier, entraînant le décollage quasi-immédiat de chasseurs nippons.
Jeudi, la Chine a elle aussi fait décoller deux appareils de chasse pour « contrer » deux chasseurs F-15 japonais qui eux-mêmes suivaient un avion patrouilleur chinois en mer de Chine orientale.
Pékin a franchi mardi une nouvelle étape en annonçant que la Chine allait mener une étude topographique de l’archipel.
L’agence Chine nouvelle n’a pas précisé si cette étude impliquerait que des fonctionnaires chinois tentent de se rendre physiquement sur l’archipel de la discorde.
Ces relevés topographiques s’inscrivent dans un programme de cartographie par étapes des « îles et récifs du territoire » chinois, a précisé l’agence de presse officielle chinoise. Ils visent à « défendre les droits et intérêts maritimes » de la Chine.
Le différend concernant les Senkaku/Diaoyu, stratégiquement situé au large de Taïwan, s’est envenimé en septembre après la nationalisation d’une partie de ces îles par le Japon.
Des manifestations antijaponaises, parfois violentes, avaient duré une semaine un peu partout en Chine.
Depuis, les relations bilatérales sont au plus bas, au point que Pékin a par exemple annulé les manifestations qui devaient marquer le 29 septembre dernier le quarantième anniversaire de la normalisation des relations entre les deux pays.