Mareyeurs du Sud-Est: pots de vin et paiements en liquide, reconnaissent des dirigeants

La société créée il y a 40 ans affirme sur son site internet être « le leader sur la région PACA de la distribution de poissons frais et de crustacés vivants » et le numéro deux en France pour les crustacés.

La descente sur le marché de grossistes de Nice le 20 novembre, au siège de la société, avait été spectaculaire, mais la nature exacte de l’escroquerie en bande organisée n’avait pas filtré.

« Si nous avons donné des enveloppes à des chefs de rayons de grandes surfaces, ou à des chefs de cuisine, c’est pour être référencés. Si on refuse, on ne peut pas travailler », se sont justifiés le directeur général Pascal Blanc et son grand-père fondateur de l’entreprise Georges Leroy, tous deux mis en examen. Le pdg n’était pas présent.

« Nous reconnaissons des infractions, avoir fraudé, oui mais c’était pour travailler. Faut arrêter l’hypocrisie. Même si cela n’est pas une excuse, vendre sans facture à la demande de clients qui veulent payer en espèces, ça s’est toujours fait dans tous les types de commerces », arguent-ils dans les colonnes de Nice-Matin.

Une dizaine de poissonneries de la Côte-d’Azur, de nombreuses moyennes et grandes surfaces, ainsi qu’une cinquantaine de restaurants des Alpes-Maritimes et du Var, seraient entrés dans la combine, écrit Nice-Matin, qui parle d’un « quasi-monopole » dans la région.

« Cette fraude ne représente que 2% du chiffre d’affaires, c’est marginal », se défendent les dirigeants, assistés par leurs avocats, en mettant en avant leur joli succès (40 millions d’euros de chiffre d’affaires).

Des perquisitions avaient conduit à la découverte de plus d’un million d’euros en espèces et d’un diamant de 3 carats.

Ce million « c’est cinquante ans d’économies venant de ventes sans facture », expliquent les responsables, « si nous étions des bandits, nous n’aurions pas mis cet argent en banque ». Quant au diamant « c’est un bijou de famille ».

Leurs avocats demandent à la justice le retour aux affaires de M. Blanc, « le seul qui puisse sauver l’entreprise par ses connaissances du réseau et des fournisseurs ». La société a été placée sous l’autorité d’un administrateur judiciaire.

« Mareyeurs du Sud-Est aurait dû vendre 300 tonnes de homards vivants cette semaine, les fournisseurs refusent de livrer sans garantie bancaire », s’inquiètent les avocats, en évoquant la menace de licenciements. Trois des cinq principales banques de la société l’auraient lâché.

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