« Très dégradé jusqu’en 2023, le service rendu aux assurés a connu une progression au début de l’année 2024 pour la plupart des activités de la caisse », souligne la Cour des comptes dans la synthèse de ce rapport, estimant néanmoins que « la situation reste globalement fragile et insatisfaisante pour les usagers locaux ».
Par exemple, « la CGSS traitait les dossiers de demande de retraite en 183 jours, soit des délais supérieurs de près de 60% à la moyenne nationale », précisent les magistrats financiers.
Concernant la branche maladie, « les feuilles de soins non traitées représentent plus de 300.000 € de soins qui n’ont pas pu être remboursés », relève encore la Cour des comptes.
Créée en 1947, la caisse générale de sécurité sociale (CGSS) de la Martinique verse les prestations d’assurances maladie-maternité, d’accidents du travail et de maladies professionnelles et de retraite, et recouvre les prélèvements sociaux du régime général et de celui des exploitants agricoles.
Cela représente 3 milliards d’euros de remboursement et 1,7 milliard de prélèvement.
Outre les dysfonctionnements du service, la gouvernance et la gestion de cet organisme centrale dans le système de santé des Martiniquais font l’objet de vives critiques de la Cour des comptes.
« Les conseils d’administration successifs ne respectent pas l’ensemble des règles en vigueur et ont abusé de l’utilisation des moyens de l’organisme », accuse ce rapport.
« En juillet 2023, l’actuel président du conseil d’administration a demandé à bénéficier de matériel de travail similaire à celui des agents (adresse mail, ordinateur) » ainsi que d’une indemnité, cite par exemple la Cour des comptes.
Des rémunérations qui ne figurent pas dans le code de la Sécurité sociale.
Le rapport met également en évidence « des dérives majeures dans la commande publique » et « une absence de pilotage des ressources humaines ».
Dans leur conclusion, les magistrats financiers estiment qu' »un nouveau projet collectif, fondé sur un comité de direction, un organigramme et des processus internes profondément renouvelés, est désormais indispensable ».
Sans quoi, ajoutent-ils, « la caisse devrait être mise sous le régime de l’administration provisoire » pour parvenir à « son redressement ».