Près de la commune du Robert, au nord-est de Fort-de-France, les chauffeurs routiers s’étaient donnés rendez-vous sur un rond-point en tout début de matinée pour rouler ensemble, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Souvent vêtus d’un T-shirt rouge, la couleur emblème du mouvement anti-vie chère, une dizaine de conducteurs discutaient dès 05H45 locales, leurs camions garés sur le côté, sous l’oeil de quelques gendarmes.
« Nous sommes là pour nous mobiliser, pour soutenir la cause contre la vie chère », a affirmé à l’AFP Nicolas, devant son camion auquel il a accroché un grand drapeau rouge, vert et noir de la Martinique.
« Ca nous impacte également », a poursuivi l’homme, casquette noire vissée sur la tête, citant parmi ses préoccupations le prix du carburant, des pièces détachées ou encore des pneumatiques sur l’île.
Au démarrage du convoi, sous une pluie battante, les chauffeurs ont joué du klaxon et certains automobilistes faisaient de même, en signe de soutien, alors que le convoi créait rapidement un ralentissement.
D’autres chauffeurs de poids lourds se sont réunis à Case-Pilote (côte Ouest), au Lamentin (est de Fort-de-France) et à Saint-Joseph (nord de Fort-de-France) pour converger ensuite vers la préfecture de Martinique à Fort-de-France, provoquant par endroits d’importants embouteillages, selon la chaîne locale Martinique La 1ère.
Un mouvement contre la vie chère, une thématique récurrente dans les Antilles françaises, a été lancé début septembre par un collectif baptisé RRPRAC, qui exige un alignement des prix des produits alimentaires sur ceux pratiqués dans l’Hexagone.
Plusieurs manifestations ont eu lieu sans incident mais le mouvement a aussi été marqué par des violences urbaines, qui ont touché plusieurs communes. Les forces de l’ordre ont notamment été la cible de tirs à balle réelle.
En réaction, la préfecture de Martinique a imposé depuis le 18 septembre un couvre-feu partiel, qui a été prolongé jusqu’à jeudi.