L’île Maurice a connu il y a sept mois l’une des pires pollutions maritimes de son histoire avec l’échouage du MV Wakashio, qui a déversé 1.000 tonnes de fioul dans ses eaux turquoises et provoqué la colère des habitants.
Le capitaine du Lurong Yuan Yu, un chalutier battant pavillon chinois, « a lancé des appels de détresse dimanche vers 17H38 », avait annoncé dimanche soir à des journalistes le ministre de la Pêche, Sudheer Maudhoo.
Des habitants ont également vu des fusées de détresse envoyées par le navire, échoué près du rivage sur un récif de Pointe-aux-Sables, au Nord-Ouest de l’île.
« La première mesure consiste à pomper toute l’huile à bord », a dit dimanche le ministre, précisant que le bateau de pêche ne contient aucune cargaison mais 130 tonnes de fioul et 5 tonnes de lubrifiants.
M. Maudhoo doit s’exprimer lundi pour donner plus de précisions sur les circonstances de l’incident et les opérations de secours.
Sur place, lundi, l’AFP a également pu constater que des boudins flottants ont été déployés autour du bateau pour prévenir toute pollution.
Le MV Wakashio, un vraquier japonais, s’est échoué le 25 juillet 2020 sur un récif corallien près de la pointe d’Esny, sur la côte Sud-Est. Il contenait 3.800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel, qui ont rapidement commencé à fuir mais ont pu être majoritairement pompés.
L’affaire avait suscité le courroux des Mauriciens, déjà excédés par les scandales de corruption et de népotisme qui émaillent la politique mauricienne, notamment dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
Le 29 août, une manifestation avait réuni entre 50.000 et 75.000 personnes à Port-Louis pour dénoncer la gestion de la marée noire par le gouvernement du Premier ministre Pravind Jugnauth. Un tel rassemblement n’avait pas été vu depuis 1982.
Le démantèlement de la poupe du navire est en passe d’être achevée – sa proue et sa coque ont été coulées au large – et les opérations de nettoyage du carburant sont terminées.