La Grèce et la Turquie, en désaccord sur leurs frontières maritimes, sont en pleine crise en raison du déploiement par la Turquie du navire de recherche sismique Oruç Reis en Méditerranée orientale, escorté de navires de guerre, pour procéder à des explorations dans une zone potentiellement riche en gaz naturel, sur laquelle la Grèce revendique sa souveraineté.
« Lors d’un appel téléphonique plus tôt dans la journée, le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias et le ministre des Affaires étrangères turc Mevlut Cavusoglu ont discuté des conditions qui leur permettraient de se rencontrer à nouveau dans un avenir proche », a indiqué le ministère grec des Affaires étrangères dans un tweet.
Les deux ministres s’étaient brièvement rencontrés début octobre en marge d’un forum organisé par le think tank Globsec à Bratislava, en Slovaquie. Selon des sources, ils se seraient alors mis d’accord sur la nécessité de trouver une date pour débuter des discussions, afin de tenter de résoudre leurs différends.
Selon des sources diplomatiques grecques, citées par l’agence ANA, l’échange de dimanche s’est fait à l’initiative du ministre turc des Affaires étrangères, tandis que Nikos Dendias a répété la position de la Grèce, selon laquelle il ne pourra pas y avoir de marges de dialogue tant que la Turquie continuera ses actions de provocation.
Une source diplomatique turque a confirmé que les deux ministres s’étaient parlé au téléphone. « Ils ont évalué la façon dont pourraient se dérouler les prochaines rencontres », a-t-elle dit.
Athènes et Ankara ont connu un mois de forte tension après le déploiement par la Turquie, du 10 août à la mi-septembre, du bateau sismique Oruç Reis. Le bateau avait regagné ensuite les côtes turques, dans ce que beaucoup espéraient être un signe d’apaisement. Mais la Turquie avait renvoyé son navire d’exploration dans la zone le 12 octobre, la Grèce dénonçant alors une « menace directe à la paix ».
Les tensions entre les deux pays s’étaient quelque peu atténuées après le tremblement de terre qui a frappé les deux pays fin octobre. Mais la prolongation de la mission de l’Oruç Reis a entraîné de vives réactions de la part de la Grèce, qui demande des mesures de l’Union européenne contre la Turquie.