Pékin a annoncé lundi, sans préciser de calendrier, que des troupes seraient fixées à Sansha, dans les Paracels, un des deux archipels de mer de Chine méridionale revendiqués par la Chine et le Vietnam.
L’autre archipel est celui des Spratleys, plus au sud, revendiqué également en partie par les Philippines, Brunei, la Malaisie et Taïwan.
La décision chinoise « viole le droit international, porte gravement atteinte à la souveraineté du Vietnam (…) et n’a pas de valeur », a déclaré mardi le porte-parole des Affaires étrangères vietnamiennes Luong Thanh Nghi à l’AFP, demandant à la Chine de « mettre fin immédiatement » à ce projet.
Il a ajouté qu’une note de protestation avait été adressée au ministère chinois des Affaires étrangères.
Les Philippines ont elles convoqué l’ambassadeur chinois à Manille.
« Le gouvernement philippin a exprimé ses graves inquiétudes et fait part de ses protestations vigoureuses au sujet de la décision du gouvernement chinois d’établir une garnison sur le récif de Woody », dans les Paracels, a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
La convocation de l’ambassadeur était également destinée à protester contre l’arrivée il y a plus d’une semaine d’une importante flotte de pêche chinoise près des Spratleys.
Taïwan de son côté va transporter en août sur l’île de Taiping, la plus grande des Spratleys, de l’artillerie et des mortiers, a confirmé mardi un porte-parole des garde-côtes, responsables de la défense de cette île où quelque 130 hommes sont stationnés.
Les relations se sont tendues ces dernières semaines dans la région autour des eaux disputées de mer de Chine méridionale, notamment entre Pékin et Hanoï d’une part, et Pékin et Manille d’autre part.
Cette mer, traversée par des voies maritimes internationales, est riche en ressources halieutiques et ses fonds pourraient receler d’importantes réserves de gaz et de pétrole.
Dans un rapport publié mardi, l’organisation International Crisis Group (ICG) estime que les chances de résoudre ces disputes régionales « semblent diminuer », après l’échec récent de l’Asean, qui regroupe les dix pays du sud-est asiatique, à produire un « code de conduite » permettant de régir les conflits.
Ce code conduite, en discussion depuis dix ans, est censé empêcher les incidents de pêche, de droits de navigation ou d’exploration pétrolière de tourner au conflit, mais ses termes concrets n’ont jamais fait l’objet d’un consensus.
« Sans un consensus sur un mécanisme de résolution, les tensions dans la mer de Chine méridionale peuvent aisément dégénérer en un conflit armé », a prévenu Paul Quinn-Judge, directeur pour l’Asie au sein de l’ICG.
« Toutes les tendances pointent dans la mauvaise direction et les perspectives de résolution diminuent », déplore ce rapport.
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