« Il faut voir d’abord ce qui s’est passé, qui est responsable du piratage », a déclaré le chef de l’Etat lors de son habituelle conférence de presse, promettant le soutien de son gouvernement aux journalistes « qui apparaissent dans la liste ».
Il a mentionné la remise d’un rapport à l’Institut national chargé de la protection des données personnelles (INAI).
Le même organisme a partagé dimanche un formulaire-type de dépôt de plainte.
M. Lopez Obrador a demandé dans le passé la disparition de l’INAI à travers une réforme constitutionnelle estimant qu’il ne servait « à rien ».
« C’est de la guerre sale, c’est de l’espionnage », a poursuivi le président. « C’est ce qu’ils ont fait avec Guacamaya », une référence au piratage en 2022 de documents officiels classés dans plusieurs pays d’Amérique latine, dont le Mexique.
« Ce sont des guerres médiatiques », a-t-il commenté citant le nom de deux journalistes mexicains très célèbres. « Souvenez-vous que nos adversaires ont beaucoup d’argent. Ils peuvent embaucher les délinquants les plus spécialisés au monde ».
Lors de cette même conférence de presse, le président a maintenu un échange assez tendu avec un autre journaliste, Sergio Ramos, très connu au Mexique et parmi les hispanophones aux Etats-Unis, qui l’interrogeait sur l’insécurité.
Ces fuites des données personnelles de plus de 300 journalistes ont été révélées vendredi par un expert en cybersécurité, Victor Ruiz, suscitant l’inquiétude des défenseurs de la liberté de la presse.
Les journalistes concernés sont accrédités auprès de la présidence. L’AFP a identifié au moins six de ses membres, rédacteurs et photographes, accrédités en 2021.
Le Mexique est l’un des pays les plus meurtriers au monde pour les journalistes, surtout dans les états de l’intérieur du pays en proie au narcotrafic.
Au moins 43 journalistes ont été assassinés au Mexique depuis que M. Lopez Obrador a pris ses fonctions en décembre 2018, d’après l’ONG de défense de la presse Article 19.
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