Dans une déclaration commune, le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Antonio Grandi, et le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Antonio Vitorino, soulignent le « rôle crucial » des navires des ONG en Méditerranée.
Ils « ne devraient pas être pénalisés pour avoir sauvé des vies en mer », estiment-ils, alors que l’Italie, sous l’impulsion de son ministre de l’Intérieur d’extrême droite Matteo Salvini, a fermé ses ports à ces navires, que celui-ci considère comme des complices des passeurs.
MM. Grandi et Vitorino demandent aussi que les navires commerciaux ne soient « plus renvoyés en Libye pour débarquer les passagers qu’ils ont sauvés » et l’arrêt de la détention des migrants renvoyés en Libye.
« Toute aide et toute responsabilité à allouer aux entités libyennes concernées devraient être subordonnées à la condition que plus personne ne soit arbitrairement arrêté après avoir été secouru et que le respect des normes relatives aux droits humains soit garanti, affirment-ils, ajoutant que, dans le cas contraire, « ce soutien devrait être interrompu ».
Les hauts responsables onusiens demandent par ailleurs à la communauté internationale d’oeuvrer à éviter qu’une tragédie comme celle de Tajoura dans la banlieue de Tripoli – où une attaque aérienne a provoqué début juillet la mort de plus de 50 migrants – ne se reproduise.
Le centre de détention de Tajoura est fermé depuis mercredi, selon les agences de l’ONU, qui précisent que quelque 400 survivants de l’attaque ont été transférés dans un autre centre qui est « surpeuplé ». Les plus vulnérables de ce groupe de rescapés sont en train d’être évacués de Libye.
« Nous demandons en priorité que 5.600 réfugiés et migrants actuellement détenus dans des centres en Libye soient libérés », écrivent par ailleurs les chefs du HCR et de l’OIM.
Ils réclament que ces personnes soient réinstallées dans d’autres pays et que les migrants puissent rentrer dans leur pays d’origine s’ils le souhaitent.
Quelque 50.000 réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés vivent actuellement en Libye, ainsi que quelque 800.000 migrants, selon l’ONU, qui demande une aide supplémentaire pour améliorer leurs conditions de vie, mieux protéger leurs droits et faire en sorte qu’ils soient moins exposés aux passeurs et aux trafiquants.