« Depuis ce lundi matin, les bateaux en mer ont coupé leurs balises de contrôle et ne remplissent plus les déclarations de pêche sur lesquelles ils doivent indiquer chaque jour leur lieu de pêche, les espèces et les volumes pêchés », a indiqué à l’AFP Paul Françoise, président du comité départemental des pêches du Calvados.
Selon lui, le mouvement est largement suivi parmi les quelque 500 à 600 équipages composant la flotte de Manche-est. Les pêcheurs des Pays de la Loire (350 bateaux au total) sont également partie prenante du mouvement ainsi que quelques bateaux bretons, a-t-il précisé.
Les marins-pêcheurs veulent ainsi affirmer leur refus d’une nouvelle baisse des quotas de pêche en 2015. « Celle-ci pourrait atteindre 60% pour la sole, 20% sur la raie et le cabillaud », a indiqué M. Françoise, également membre du comité national des pêches.
« On peut accepter des diminutions de quotas, mais pas comme ça. On ne va pas pouvoir tenir économiquement », a-t-il déclaré.
Lors de sa venue aux Assises de l’économie de la mer et du littoral, le 2 décembre à Nantes, le Premier ministre avait tenté de rassurer les pêcheurs, affirmant que la France défendrait à Bruxelles des quotas de pêche pour 2015 tenant compte de « leur impact économique sur la filière ».
« Les quotas de pêche, c’est un sujet important pour l’économie française, et c’est un sujet important pour nos pêcheurs. Vous pouvez compter sur l’engagement du gouvernement à défendre des niveaux tenant compte à la fois des expertises scientifiques et de l’impact économique sur la filière », avait déclaré Manuel Valls, alors que 300 pêcheurs manifestaient dans la ville.
Se disant défenseur d’une pêche « durable et responsable », fondée sur des « avis scientifiques solides », le chef du gouvernement avait appelé à « dépasser toute forme d’opposition stérile entre +les défenseurs des poissons+ et les +défenseurs des pêcheurs+ ».