Il vivait à Dubaï, loin de la justice française, au moment de son jugement dans cette affaire à Lille en janvier 2024.
Et après son extradition obtenue par la France en juin de cette année, il n’avait pas acquiescé à cette condamnation, pas plus qu’à deux autres pour narcotrafic également prononcées à Lille en 2022 et 2023, entraînant la tenue d’un nouveau procès regroupant les trois affaires.
Les réquisitions et les plaidoiries de ses avocates sont prévues mercredi.
Mardi matin, Abdelkader Bouguettaia a longuement fixé la présidente du tribunal tandis qu’elle énumérait les dix sorties de conteneurs du port du Havre versées au dossier, toutes recensées en 2020. De nombreux dockers et chauffeurs routiers ayant participé à ces sorties ont été condamné en 2024 à des peines de plusieurs années de prison.
Dans quatre de ces conteneurs de bois de balsa ou de gélatine de boeuf en provenance de l’Equateur et du Brésil avaient été retrouvés un total de plus de 2.400 kilogrammes de cocaïne.
Un membre présumé du réseau, dont le témoignage a été cité par la présidente, a assuré qu’Abdelkader Bouguettaia faisait une marge de 1.000 euros par kilogramme de cocaïne sorti du port, et qu’il rachetait parfois lui-même une partie de la cargaison pour la revendre.
Les messages et appels téléphoniques échangés par certaines petites mains du réseau mentionnent des échanges d’importantes sommes d’argent ainsi que des ordres donnés par un certain « Bibi », le surnom d’Abdelkader Bouguettaia.
Interrogé sur ces personnes impliquées, le mis en cause de 38 ans assure ne pas connaître ces personnes, ou vaguement.
« Il y a plein de monde qui vous connaît, qui vous identifie, mais vous, vous ne les connaissez pas forcément? », s’étonne la présidente.
Certaines personnes ont pu l’avoir reconnu pour l’avoir croisé lorsqu’il était serveur chez Buffalo Grill, en banlieue du Havre, rétorque l’intéressé.
Multiple condamné pour trafic de cannabis dans sa jeunesse, il a quitté la France en 2019, d’abord pour l’Algérie puis Dubaï, après avoir été enlevé et séquestré en région parisienne dans des circonstances troubles sur lesquelles il préfère ne pas s’attarder.
M. Bouguettaia a aussi été mis en examen en juin à Paris, notamment pour avoir tenté en 2020 d’importer 2,5 tonnes de cocaïne de Colombie à destination du Havre.




