« J’ai entendu certains membres dire que c’est +maintenant ou jamais+ pour un accord sur la pêche et j’ai tendance à être d’accord. Nous devons donc faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que ce soit +maintenant+ », a déclaré le président des négociations, l’ambassadeur colombien Santiago Wills, aux journalistes.
Son appel intervient au dernier jour d’une semaine de discussions intensives au cours de laquelle les diplomates ont planché sur le projet d’accord publié le 24 novembre par l’OMC.
« Il est clair que tous les membres ont fait des concessions pour arriver à un texte qui est relativement avancé en termes de convergence », a relevé M. Wills.
Mais, a-t-il averti, « il est également clair que tous les membres devront apporter des contributions supplémentaires pour parvenir au résultat collectif tant attendu sur cette question extrêmement importante ».
A l’OMC les décisions se prennent par consensus.
Cela fait maintenant plus de 20 ans que les subventions à la pêche qui, dans leur ensemble, s’élèvent jusqu’à 54 milliards de dollars par an dans le monde, sont négociées à l’OMC.
L’objectif visé à l’OMC est de supprimer les subventions qui favorisent la pêche illicite, non déclarée ou non réglementée, et d’interdire celles qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche.
La 12e conférence ministérielle de l’OMC (CM12), qui devait débuter fin novembre de l’année dernière avant que le variant Omicron du Covid-19 fasse son apparition, était considérée par l’organisation et les diplomates comme le moment où ces négociations devaient se conclure. Il est maintenant prévu qu’elle démarre le 12 juin à Genève.
« Tous les membres ont dit que nous devons avoir un texte propre qui soit prêt avant que les ministres ne se réunissent à Genève le 12 juin. Compte tenu de cet objectif, nous avons des décisions à prendre, qui, bien que difficiles, ne sont pas si nombreuses. Les membres doivent donc accélérer leur rythme » de négociations, a plaidé Santiago Wills.
Les modalités du traitement des pays en développement constituent la principale pierre d’achoppement des discussions.
Les pays riches sont plutôt favorables à ce que les pays les moins avancés bénéficient de flexibilités, mais souhaitent que les pays en développement qui possèdent de véritables armadas de pêche, comme la Chine, ne jouissent d’aucun régime d’exception.