« Les invitations ont été lancées. Je commence par des échanges en bilatéral. C’est essentiel de pouvoir échanger avec chaque représentant politique », a-t-elle assuré dans un entretien publié vendredi dans le quotidien Ouest France.
« Ce que je refuse, c’est de faire semblant de les entendre et ensuite d’aller trancher seule à Paris. Sur des questions comme le dégel (du corps électoral, NDLR) ou tout autre sujet institutionnel, rien n’est durable si le chemin n’est pas construit ensemble » a-t-elle poursuivi, affirmant ne pas venir en Nouvelle-Calédonie avec « des solutions clés en main sur l’avenir institutionnel ».
Jeudi, le Conseil constitutionnel a validé le report des élections provinciales dans l’archipel du Pacifique, qui doivent se tenir au plus tard le 28 juin 2026, tout en jugeant que ce troisième report devra être le dernier.
Le report de ces élections, auquel une partie du camp indépendantiste est opposée, doit conduire à la mise en place du fragile accord de Bougival sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
Cet accord, conclu en juillet entre l’Etat, les non-indépendantistes et les indépendantistes, prévoit notamment la création d’un « Etat de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française et la reconnaissance d’une nationalité calédonienne.
Toujours soutenu par l’ensemble des forces politiques de Nouvelle-Calédonie et par une partie des indépendantistes, il a depuis été rejeté par le FLNKS.
L’accord de Bougival entend surtout élargir le corps électoral spécifique à ces élections, une question sensible en Nouvelle-Calédonie. Actuellement, seuls certains habitants peuvent voter, notamment ceux établis sur le territoire avant 1998 et leurs descendants, ce qui ulcère le camp loyaliste.
« L’identité kanak doit être pleinement respectée (…). L’Etat en est le garant et je m’inscris dans cet héritage », a assuré Mme Moutchou à Ouest France.
« La réponse passe par une politique qui respecte les histoires, qui respecte les attachements, les blessures aussi, qui ne doit pas nier qu’un territoire peut porter plusieurs mémoires. C’est ça la réalité de la Nouvelle-Calédonie », a-t-elle ajouté.
La ministre devait se rendre dans l’archipel début novembre mais son déplacement avait été reporté « en raison des échéances budgétaires ».




