« Ces discriminations mettent en péril tous les travaux entrepris pour la reconstruction du pays. Reconstruire sur un modèle où une partie de la population se sent à l’écart nous conduirait à des conséquences néfastes », a alerté Dominique Fochi, membre du bureau politique du FLNKS, lors d’une conférence de presse à Nouméa.
Cet « esprit revanchard va dans la continuité des politiques publiques punitives de la province Sud sur nos populations. Les quartiers populaires et certaines communes de la province ont été écartés dans les opérations prévues dans le budget 2025 de la collectivité », a-t-il poursuivi. L’assemblée de la province Sud est présidée par l’ancienne secrétaire d’Etat à la Citoyenneté Sonia Backès, figure du camp loyaliste.
Pour l’Union syndicale des travailleurs kanak et exploités (USTKE), membre du FLNKS, André Forest a assuré assister « depuis le 13 mai 2024, à une chasse aux Kanaks dans les entreprises ».
« On nous remonte des climats de chasse aux sorcières, de +kanakophobie+. Au sein des directions de certaines entreprises, les salariés qui ont eu la chance de reprendre le travail ont été traités comme des pestiférés, des terroristes, simplement parce qu’ils sont Kanak », détaille-t-il.
Des violences ont éclaté le 13 mai sur fond de mobilisation indépendantiste contre la modification par l’Etat du corps électoral pour les élections provinciales, cruciales en Nouvelle-Calédonie. Elles ont fait 14 morts et causé plus de 2 milliards d’euros de dégâts selon les chiffres du Congrès de Nouvelle-Calédonie, soit 25% du PIB de l’archipel.
D’après les chiffres publiés vendredi par l’Institut de la statistique et des études économiques (Insee), un salarié sur sept (9.250 personnes) a perdu son emploi entre mars et septembre en Nouvelle-Calédonie.