Figure du camp non-indépendantiste dans l’archipel du Pacifique sud, le député Renaissance a été reçu par le chef de l’Etat vendredi à l’Elysée.
« Je suis allé lui faire part de l’inquiétude des Calédoniens et de la crise économique sans précédent dans laquelle se trouve le territoire », a indiqué à l’AFP Nicolas Metzdorf.
Le parlementaire a également évoqué avec Emmanuel Macron « le blocage politique à l’issue des négociations de Deva » tenues début mai sous l’égide de Manuel Valls.
Le ministre des Outre-mer a mené trois jours d’intenses négociations dans un hôtel de Deva, à Bourail (centre), pour mettre indépendantistes et non-indépendantistes d’accord sur un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie, frappée à partir de la mi-mai 2024 par des violences insurrectionnelles qui ont fait 14 morts et des milliards d’euros de dégâts.
Ce « conclave » s’est conclu sur un échec. La frange dure des non-indépendantistes, dont fait partie Nicolas Metzdorf, a estimé que le projet de « souveraineté avec la France » présenté par Manuel Valls équivalait à « l’indépendance » du territoire océanien.
Le président de la République a « précisé » à Nicolas Metzdorf « que la souveraineté de la France était de sa prérogative et qu’à ce titre il prendrait une initiative dans les prochains jours afin de relancer les discussions », a écrit le député sur Facebook.
Elle pourrait prendre la forme « d’une invitation à Paris » des « forces politiques mais aussi économiques », a-t-il précisé à l’AFP.
« Il ne s’agit pas de court-circuiter le ministre des Outre-mer », mais « force est de constater qu’il y a une défiance envers lui de la part du camp non-indépendantiste », souligne Nicolas Metzdorf, qui souhaite une « reprise des discussions dans des conditions sereines ».
Manuel Valls, qui assure dans Le Parisien de samedi que « le fil du dialogue n’est pas rompu », a écrit le 18 mai aux élus calédoniens pour leur proposer une nouvelle réunion d’ici fin juin.
Faute d’accord, les élections provinciales, qui devaient se tenir en 2024 mais ont été repoussées pour donner une chance au dialogue, doivent avoir lieu d’ici à la fin du mois de novembre.
La question du corps électoral à ce scrutin crucial et de son éventuel « dégel », contesté par les indépendantistes, a suscité une mobilisation ayant dégénéré en émeutes le 13 mai 2024.