Les délégations des différentes composantes du FLNKS, le principal parti indépendantiste calédonien sont arrivées samedi en fin de matinée sur les terres de la tribu de Netchaot pour ce congrès, a constaté une journaliste de l’AFP.
Après plusieurs heures de discussion entre les représentants coutumiers de la tribu et différentes composantes du front indépendantiste, il a été décidé de reporter le rendez-vous, trop de membres de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) souhaitant participer au congrès, selon une source proche du FLNKS.
Les militants de la CCAT étaient en effet particulièrement nombreux à patienter en amont de Netchaot, espérant pouvoir intégrer le congrès alors que seuls une dizaine de représentants de chaque délégation étaient admis à participer aux discussions.
Le congrès, organisé par le Palika, l’une des branches du FLNKS, avait été mis en place avec un impressionnant service de sécurité. Plusieurs barrages filtrants composés de chicanes faites de carcasses de voiture encore fumantes et d’arbres avaient été installés, gardés par plusieurs personnes.
Parmi les hommes forts du camp indépendantiste, Daniel Goa, Roch Wamytan, Gilbert Tyuienon, Aloisio Sako et Victor Tutugoro avaient fait le déplacement à Koné, le chef-lieu du nord de l’archipel.
Christian Tein, porte-parole de la CCAT, au coeur de la révolte des indépendantistes depuis le 13 mai, n’était pas présent, mais la CCAT était représentée par d’autres membres.
Jeudi et vendredi, la CCAT organisait sa première assemblée générale, réunissant près de 300 personnes à la tribu d’Azareu, dans la commune de Bourail (centre ouest de l’archipel), afin de préparer sa participation au congrès.
Ce territoire ultra-marin du Pacifique sud vit des moments de grandes tensions depuis le 13 mai, veille de l’adoption par l’Assemblée nationale d’un projet de loi d’une réforme constitutionnelle permettant un dégel du corps électoral.
Ce dégel permettrait à toute personne présente sur le territoire depuis au moins 10 ans de pouvoir voter aux élections provinciales, cruciales pour ce territoire. Une mesure qui, selon les opposants à la réforme, marginaliserait davantage le peuple autochtone kanak.
Le projet de loi, qui devait être adopté par le parlement lors d’un congrès à Versailles fin juin, a été suspendu mercredi.