« Il nous reste quatre jours de stocks de nourriture en comptant aujourd’hui » a indiqué vendredi matin une porte-parole de MSF à bord. « Après ça il faudra bricoler avec ce qu’il nous reste des précédentes missions ».
Le bateau de SOS Méditerranée et Médecins sans Frontière patiente vendredi pour le douzième jour dans les eaux internationales entre Malte et la Sicile depuis sa dernière opération de secours, en attendant d’être autorisé à débarquer ses passagers.
Les personnes secourues au large des eaux libyennes sont arrivées à bord fortement déshydratées après avoir passé parfois quatre jours en mer à bord de canot en caoutchouc, sans eau ni vivres ni ombre.
Parmi elles se trouvent quatre femmes et cinq enfants d’un à six ans, ainsi qu’une centaine de mineurs de moins de dix-huit ans, dont 80% voyagent seuls parfois âgés de 13 ou 15 ans.
La plupart de ces personnes, dont les deux tiers viennent du Soudan, ont fui la Libye pour échapper à un large éventail de mauvais traitements, de détentions arbitraires et parfois de tortures et sont arrivées en mauvaise santé et parfois à la limite de la malnutrition, selon l’équipe médicale.
MSF fait en sorte d’assurer au moins un plat chaud par jour, ainsi que des distributions régulières de thé sucré, de barres de céréales et de biscuits protéinés.
Les équipes sont contraintes par ailleurs de restreindre l’accès à l’eau en limitant les douches à deux par semaine et par personne, de trois minutes chaque fois.
De même l’Ocean Viking, un navire de 69 m battant pavillon norvégien, économise le carburant et fait pratiquement du surplace, se laissant dériver le jour dans le Canal de Sicile.
Le bateau, parti le 4 août de Marseille et dont c’est la première mission pour SOS Méditerranée, s’était vu refuser au dernier moment à l’aller de se ravitailler en eau et carburant dans les eaux maltaises ainsi qu’il l’avait demandé.