Ces sauvetages sont intervenus dans trois opérations distinctes. 80 personnes à bord d’un canot pneumatique dans les eaux libyennes ont été secourues par un navire marchand, déroutées par les capitaineries de port. Les autres opérations ont été menées par deux navires militaires italiens, la frégate Espero et le patrouilleur Vega. L’une a sauvé un groupe de 80 immigrés en difficulté à plus de 100 km au sud de Lampedusa et l’autre 210 personnes à environ 80 km au sud de la petite île italienne.
Devant l’afflux de migrants, et le souci d’être plus « efficace pour les accueillir », la région Sicile, dont dépend administrativement Lampedusa, a proclamé l’état d’urgence, afin de fournir « le maximum d’outils à la protection civile locale », selon son président, Rosario Crocetta.
Ces sauvetages interviennent au lendemain de la décision du gouvernement italien de lancer l’opération « Mare nostrum » -nom donné à la Méditerranée du temps de l’empire romain- visant à renforcer le dispositif militaire dans la zone pour éviter la répétition de drames comme les deux naufrages qui ont fait environ 400 morts en une semaine.
Derres Araia, le président de la communauté érythréenne d’Italie – les 364 victimes du naufrage du 3 octobre, selon un dernier décompte, étaient pour leur majorité originaires d’Érythrée – a demandé mardi à la ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge, l’autorisation de rapatrier les corps dans leur pays.
Selon M. Araia, cité par l’agence Ansa, le gouvernement érythréen s’est engagé à financer le transport des cercueils.
Une centaine de victimes ont déjà été inhumées dans plusieurs cimetières proches d’Agrigente (Sicile), alors que le gouvernement italien avait promis des funérailles nationales.
Par ailleurs, le bilan du naufrage de vendredi dernier, survenu dans les eaux maltaises, évalué jusqu’à présent à 36 morts, pourrait s’élever à « entre 50 et 200 » selon des propos rapportés à la presse par le Premier ministre maltais, Joseph Muscat, en visite mardi en Israël.
L’Italie a d’ores et déjà déployé 12 vedettes des garde-côtes et de la police financière qui opèrent dans un rayon approximatif de 40 milles (environ 75 kilomètres) autour de l’île de Lampedusa, principale porte d’entrée en Europe des migrants arrivant d’Afrique.
Quatre bâtiments militaires – deux patrouilleurs et deux frégates, soit une de plus qu’à présent – doivent opérer en dehors de ce rayon.
Un navire amphibie sera également opérationnel à partir de vendredi.
La police italienne a par ailleurs annoncé mardi la mise sous séquestre au large des côtes calabraises, d’un « bateau-mère », soupçonné de traîner les embarcations de réfugiés depuis les côtes nord-africaines jusqu’aux eaux italiennes, ainsi que l’arrestation des 17 membres d’équipage.