Chalutier géant de 145 mètres de long, l’Annelies Ilena bat pavillon polonais mais appartient à la multinationale néerlandaise Parlevliet & van der Plas (P&P).
D’après Bloom, « l’Annelies Ilena peut pêcher en une seule journée 400.000 kilos de poisson, l’équivalent des captures d’un pêcheur artisan dans toute sa carrière », et c’est grâce à l’échange de quotas de poissons avec la France que ce chalutier peut pêcher dans les eaux européennes du merlan bleu destiné à la production industrielle de surimi et de farine de poisson.
« En choisissant de réaliser un échange au profit d’industriels, la France sacrifie les intérêts des pêcheurs artisans, aux pratiques pourtant bien plus vertueuses d’un point de vue social et écologique », critique l’association dans un communiqué.
« Alors que les négociations sur les quotas de pêche entre les Etats membres auront lieu les 11 et 12 décembre, Bloom demande à la nouvelle ministre (de la Mer, NDLR) Catherine Chabaud de ne plus procéder à de nouveaux échanges en faveur des navires-usines et de faire respecter les avis scientifiques afin de réduire la pression de pêche », plaide l’association.
Sollicité par l’AFP, le ministère n’avait pas répondu dans l’immédiat.
Selon l’enquête de Bloom, deux nouveaux échanges ont eu lieu en 2025: 15.000 tonnes de quotas de merlan bleu en mars et 11.000 en septembre, alors que le gouvernement français de François Bayrou était démissionnaire.
Pour l’année 2024, Fabrice Loher, alors ministre de la Pêche, avait confirmé devant l’Assemblée nationale l’échange de 37.000 tonnes de quotas de merlan bleu avec la Pologne, à la suite d’une demande de la Compagnie des pêches de Saint-Malo.
La Compagnie des Pêches de Saint-Malo, dont la multinationale néerlandaise Parlevliet & van der Plas (P&P) est actionnaire, avait annoncé en décembre 2023 avoir investi 15 millions d’euros pour l’installation à bord du bateau polonais Annelies Ilena d’une unité de production de surimi.
En échange, la France devait pouvoir pêcher plusieurs centaines de tonnes de cabillaud arctique.
Le merlan bleu dans l’Atlantique Nord-Est est surpêché, avec des captures supérieures au rendement maximum durable, selon le Conseil International pour l’Exploration de la Mer (CIEM), un organe scientifique.




